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Du portrait de Hans Kleberger à celui d’Héliodore Fortin

Un lecteur du blog m’a récemment demandé des informations sur le portrait d’un jeune homme, par une peintre au monogramme étrange.

C’est l’occasion de raconter, en quelques dates, le destin croisé de trois personnalités d’exception.



Première histoire : entre Nüremberg et Lyon, en 1526

1500 Durer Selbstbildnis_im_Pelzrock_-_Alte_PinakothekAutoportrait, 1500,
Dürer, 1500, Alte Pinakothek, Münich
1503 Durer Willibald Pirckheimer Staatliche Museen, BerlinPortrait de Willibald Pirckheimer
Dürer, 1503, Staatliche Museen, Berlin

Voici le portrait de deux inséparables et de deux ambitieux :

  • Dürer, à 29 ans, se représente en Christ ;
  • il croque son ami, le riche et influent ami Willibald Pirckheimer, âgé de 33 ans, en homme puissant et sanguin.

L’histoire que je vais résumer ci-dessous concerne une des toutes dernières oeuvres de Dürer, qui garde encore son mystère malgré la relative abondance des sources et la surabondance des recherches. J’ai tiré l’essentiel des informations de la monographie de Eugene VIAL [K1] qui, parue en 1914, a été totalement ignorée par les chercheurs allemands ; et je l’ai complétée par l’étude la plus récente, probablement définitive, celle de Helge Weingärtner [K2], qui a tiré parti de toutes les sources existantes.

1515

Felicitas ImhoffFelicitas Imhoff, née Pirkheimer

  • Felicitas, une des filles de Pirkheimer épouse à 18 ans Hans VI Imhoff, un riche marchand de Nüremberg


1517

  • A la même époque, Hans Kleberger, âgé de 29 ans, vit à Lyon, employé par les Imhoff ([K1], p 4)


1522

  • Il accorde un prêt à François Ier


1524

1524 willibald-pirckheimerWillibald Pirckheimer, Dürer, 1524

  • Dürer grave Pirckheimer, âgé de 53 ans, en humaniste :

C’est par l’esprit que l’on vit, le reste appartient à la mort

Vivitur ingenio, caetera mortis erunt

On voit qu’il a beaucoup vieilli : c’est maintenant un homme malade, agressif et désabusé.


1525

  • Pendant ce temps, Kleberger a développé ses affaires avec brio. Une rumeur lyonnaise dit même qu’il aurait été capitaine de lansquenet et aurait sauvé François I lors de la bataille de Pavie ([K1], p 12), mais elle est historiquement peu crédible.


1526

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Hans Kleberger
Dürer, 1526, Kunsthistorisches Museum, Vienne [K3]

  • Lors d’un passage à Nüremberg, Kleberger se fait portraiturer par Dürer, et fait faire deux médailles à son effigie à un artiste inconnu :

« Au printemps 1526, Kleberger est à Nuremberg depuis 50 jours, un peu plus de sept semaines et sans interruption. Il ne peut donc plus y avoir de doute sur la période de 1526 au cours de laquelle les œuvres d’art en question ont été créées… Pourquoi Kleberger est-il resté si longtemps à Nuremberg? Parce que l’importante affaire d’argent devait être négociée et stipulée contractuellement. » ([K2], p 156)

  • 2 juillet : Felicitas Imhoff devient subitement veuve, à 29 ans, et avec déjà quatre enfants
  • Rapidement, sans doute, Kleberger a dans l’idée de l’épouser : mais la chronologie exclut désormais l’hypothèse que les trois portraits aient été conçus dans l’intention de se faire valoir auprès d’elle.

1527

  • En Octobre, malgré ses origines modestes, Kleberger est fait bourgeois de Nüremberg. Il fonde une firme commerciale avec deux des frères Imhoff. [K4]


1528

  • 6 avril : Dürer meurt, à 57 ans
  • 28 septembre : Kleberger, à 42 ans, finit par réussir à épouser Felicitas, malgré les grandes réticences de son père Pirckheimer, sous condition de demeurer désormais en permanence à Nüremberg.


1529

  • Pickheimer et la famille Imhoff accablent Kleberger de demandes d’argent ([K1], p 15 et 66)
  • 21 juillet : Félicitas reçoit un cadeau a son retour d’une cure thermale, qui suggère une grossesse qui se serait mal passée.


1530

C’est l’année de l’échec du mariage et de l’implantation à Nüremberg :

  • 28 avril : Kleberger est autorisé à renoncer à la citoyenneté nürembergeoise, malgré l’opposition de Pirckheimer qui fait valoir que, si on le laisse partir, il abandonnera sa femme qui ne pourra jamais récupérer sa dot. Kleberger quitte Nüremberg pour toujours.
  • 29 mai : Felicitas meurt à 33 ans, réfugiée avec ses enfants dans la maison de sa belle-mère. De l’histoire ne nous est connue que la version au vitriol de son père ([K1], p 61), accusant Kleberger :
    • d’avoir pris un faux nom et d’être en fait le fils du changeur Scheuhenpflug, qui s’était enfui de Nüremberg pour dettes : raison pour laquelle il lui avait tout d’abord refusé son consentement ;
    • d’être devenu plus juif que chrétien, se comportant en usurier ;
    • d’avoir embobiné Felicitas en lui envoyant un astrologue qui lui aurait prédit que, si elle épousait Kleberger , elle aurait la vie d’une impératrice.
  • 22 décembre : Pirkheimer meurt, tout juste passé 60 ans, laissant inachevée une plainte où il accusait Kleberger d’avoir empoisonné sa fille.


1532

  • Kleberger s’installe définitivement à Lyon ([K1], p 16)


1535

  • 15 février : à Paris, le riche marchand et ami de Calvin Étienne de la Forge est étranglé et brûlé pour hérésie par arrêt du Parlement, et tous ses biens sont confisqués [K5].


1536

  • 19 février : Kleberger épouse à Lyon Pélonne Bonzin, veuve de l’hérétique.
  • en mars, sur la requête de celle-ci, François I lui restitue la totalité de ce que le fisc n’avait pas encore saisi (une maison à la Vilette et quelques créances), générosité qui fait exception à des diverses dispositions antérieures « auxquelles nous dérogeons, ensemble à la dérogatoire de la dérogatoire y contenue » [K6]. On voit que les complexités administratives ne datent pas d’hier.


1546

  • 6 septembre : Kleberger meurt à Lyon, catholique, bienfaiteur de la ville, et richissime : il laisse à sa femme et à son fils unique David une fortune de plus de 150.000 livres qu’il a acquise tout entière « moyennant la grâce de Dieu… par son sens et industrye » ([K1], p 22). Felicitas achète 14 domaines. David, cependant, sera en difficulté financière dès 1563 [K4] : tout le monde n’est pas doué pour les affaires.


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Pourquoi les trois portraits de 1526 ?

 

La première médaille de Kleberger

Medaille de KLeberger 1525-26 StadtAN E 17-II nr 1400Medaille de Kleberger, 1526, StadtAN E 17-II nr 1400

Les deux médailles ont la même composition :

  • côté face le profil de Kleberger, avec ici son âge (XL) et l’année du règne de Charles Quint (VI)
  • côté pile un trophée d’armes, avec la légende pacifique :

Ni en armes, ni à cheval, mais dans la Vertu de notre Dieu

NON IN ARMIS ET EQUIS SED IN VIRTUTE DEI NOSTRI

Medaille de KLeberger 1525-26 StadtAN E 17-II nr 1400 schemaAu centre sont répétées deux fois les armes parlantes de Kleberger : trois trèfles (Klee) sur une montagne (Berg).

A la fin de l’inscription se trouvent les trois signes astrologiques qui font tout le piment de la série : de bas en haut :

  • la Constellation du lion,
  • le Soleil,
  • le symbole de Regulus, l’étoile la plus brillante de cette constellation (on l’appelait à l’époque « cor leonis », le coeur du Lion).


Sceau de Dvid Kleberger Vial p 141Sceau de David Kleberger

Pour comparaison, le fils de Hans conservera pour son sceau les armes parlantes, mais aucun des signes astrologiques : ce qui exclut que le signe de Regulus ait été le logo commercial des Kleberger, comme le pensait Viau.


En aparté : l’astrologie du Lion

 

ASTRONOMICVM SIGILLVM LEONIS Kunsthistorisches museum VienneASTRONOMICVM SIGILLVM LEONIS, Kunsthistorisches museum, Vienne

Pour comparaison également, ce sceau astrologique visant à bénéficier de l’influence du Soleil, porte les mêmes signes, sortis directement du « De occulta philosophia libri tres » d’Agrippa [K7].

On retrouve de bas en haut Regulus, le soleil et la constellation du Lion : en astrologie, la conjonction du soleil avec Regulus était jugée particulièrement favorable.

Le symbole du haut est la marque de Nachiel, l’« Intelligence du Soleil » inventée par Agrippa.



Nachiel construction
Pour donner une idée de sa « méthode » [K8]:

  • associer un carré magique à chaque planète : carré de 6 pour le Soleil, dont la somme de chaque ligne est 111 ;
  • inventer un nom hébreu, dont la somme cabalistique est la même (chaque caractère hébraïque a une valeur numérique) ;
  • relier les cases du carré dans l’ordre des caractères.


La seconde médaille de Kleberger

Medaille de Kleberger 1526 Vial p 137
Médaille de Kleberger, 1526 ([K1], p 137)

Le côté pile porte une autre inscription pacifiste :

Mieux vaut la sagesse que les armes de guerre
Ecclésiaste 9,38

MELIOR EST SAPIENTIA QUAM ARMA BELLICA

Sur la dernière ligne on reconnaît Regulus et la Constellation du Lion. Pour Vial, le chiffre 9 (VIIII) entre les deux indique tout simplement le chapitre de l’Ecclésiaste. Pour Fedja Anzelewsky [K8a], ce serait le nombre de jours à rajouter à l’entrée du soleil dans le Lion (18 juillet 1486) pour obtenir la date de naissance de Kleberger.

Dans la moitié inférieure, on retrouve les armes du trophée, cette fois alignées comme de retour à l’arsenal : au centre la cuirasse, à gauche et à droite le bouclier et le casque portant la montagne aux trois trèfles.

Pour Helge Weingärtner, les deux médailles s’expliquent clairement par l’actualité immédiate, suite à la bataille de Pavie l’année d’avant :

« En 1526, la paix ne prévaut qu’entre janvier et mai, et le programme des médailles y fait allusion, ce qui nous donne une plage encore plus précise pour la création de ces œuvres : quand il y avait la paix, soit exactement dans la période où Kleberger séjournait à Nüremberg ». ([K2], p 159)


Le portrait par Dürer

Öèôðîâàÿ ðåïðîäóêöèÿ íàõîäèòñÿ â èíòåðíåò-ìóçåå Gallerix.ru
L’originalité de la composition a frappé tous les commentateurs. Cette tête coupée qui surgit en relief à travers un oculus est sans précédent, et marie à plaisir les contraires : le réalisme de la chair s’oppose à son inexplicable découpe, et à la géométrie de l’inscription en lettre dorée qui semble flotter devant le marbre plutôt que d’y être inscrite.

Helge Weingärtner a probablement trouvé la bonne explication en considérant que le tableau est indissociable des deux médailles : comme une gageure proposée à Dürer, c’est une sorte de tableau-médaille, accédant par la magie de la peinture à la couleur et à la troisième dimension.

« Ce qui manque à cette non-médaille, c’est le revers. Les éléments du côté pile des médailles sont séparées en un écu et un casque placés dans les deux coins inférieurs. En haut à droite, le monogramme de Dürer avec l’année. »

Les trois signes astrologiques des médaillons ont également été dispatchés : le symbole de Regulus à la fin de l’inscription, le symbole de la constellation du Lion dans le coin en haut à gauche, sur un fond lumineux composé du symbole du soleil, multiplié six fois.

Ces signes font probablement allusion à la configuration astrologique très bénéfique du Soleil dans le Lion, et même en conjonction avec « le coeur du Lion », l’étoile Regulus. Il se peut que ce soit la situation astrologique de Kleberger lui-même, source de son insolente fortune, mais il est difficile d’aller plus loin tant sa date de naissance varie selon les auteurs.



1526 Durer Johann Kleberger Kunsthistorisches Museum schema agrippa
Anzelewsky a proposé une explication géomantique pour les six soleils : la figure se rapproche d’une des seize figures classiques, Amissio (la Perte), reproduite dans le traité d’Agrippa [K8b]. Le principe de la divination, expliquée dans ce traité, consiste a disposer les figures géomantiques tirées au sort dans les douze maisons de l’horoscope de l’individu. Ernst Rebel ([K9], p 62-67) constate que la seule configuration ayant une valeur positive est celle où Amissio se positionne dans la douzième Maison, avec le Lion, et en déduit que c’est cette configuration qui serait sortie dans la cas de l’horoscope de Kleberger. Cette signification positive est la suivante :

Dans la douzième maison, elle (Amissio) est la perte (disparition) de tous les ennemis ; le prisonnier est détenu pendant longtemps ; par ailleurs, il est protégé du danger.

In duodecima inimicos omnes perdit: incarceratum diu detinet: caeterum a periculis praeservat

Rebel en tire simplement la conclusion que Kleberger se considérait comme un enfant de la chance.

Helge Weingärtner pense quant à elle que l’oracle n’est pas personnel, mais se rapporte à la situation politique de la période. Capturé à Pavie,François Ier est libéré en mars 1526 (soit au moment où le programme iconographique était déjà décidé) : le symbole aurait été choisi pour exprimer cette libération, et donc la paix retrouvée.

Les médailles étaient probablement destinées à être distribuées à titre commercial, tandis que le portrait était pour l’usage privé de Klebeger (il l’a d’ailleurs emporté avec lui à Lyon). Il est possible que le symbole du Lion entouré d’étoiles ait également à voir avec son rôle personnel vis à vis de François Ier, non durant la bataille, mais dans la collecte des fonds pour payer son énorme rançon.



Seconde histoire : de la Russie et du Canada à Paris, en 1927

Les informations sur Héliodore Fortin proviennent de l’article d’André Garant [F1] et de la monographie de l’abbé Armand Yon [F2]. Celles sur Nicolas de Kalmakoff proviennent de l’article de L.Carruana [F3]

1873

  • Naissance à Nervi, sur la Riviera italienne, de Nicolaï Kalmakoff, fils d’un général russe et d’une cantatrice italienne. Il est baptisé catholique.

1889

  • 12 février : naissance d’Héliodore Fortin à Saint-François-de-Beauce (Québec), septième enfant de Cyprien Fortin qui sera plus tard le premier maire de Beauceville.

1890 à 1895

  • Revenu avec sa famille à Saint Pétersbourg, Kalmakoff obtient à 22 ans un diplôme en droit.


1895-1902 :

  • Kalmakoff étudie la peinture et l’anatomie en Italie. Il effectue des dissections à l’hôpital.

1896 

  • A l’âge de sept ans, dans une scie à vapeur, en jouant à faire tourner à la main une grande roue, Héliodore a la main droite broyée et la main gauche grièvement mutilée (il parviendra néanmoins à écrire).


1905 

  • Kalmakoff est revenu à Saint Pétersbourg, s’est marié. Il rejoint le mouvement Skoptzy (les « castrés »), secte russe dont Raspoutine était une des premiers adhérents : elle rejette les sacrements de l’Église orthodoxe et impose une abstinence sexuelle rigoureuse.

1908

1908 Costume pour SalomeCostume pour Salomé, 1908

  • Entre autres décors de théâtre, Kalmakoff crée pour la pièce Salomé de Wilde un décor qui fait scandale : le « temple de l’Amour » du premier acte est un énorme sexe féminin, dont on n’a aucune trace : la pièce est interdite quelques heures avant la première.


1908 Vera_Komissarzhevskaya 1Vera Komissarzhevskaya

  • Il a une liaison passionnée ave la vedette du Théâtre Ancien, Vera Komissarzhevskaya, que l’interruption de la pièce plonge dans les difficultés financières, et qui meurt en 1910.


1914

Heliodore Fortin Photo Denise Grenier

Héliodore Fortin « notaire » au Manitoba

De l’autre côté de l’Atlantique, Héliodore est instituteur à Saint-Claude au Manitoba. C’est là qu’il rencontre une française, Marguerite Constantin, fille de journaliste et soeur du future prix Goncourt Maurice Constantin. Son mari Raoul de Villario vient de rentrer en France pour s’engager. Prédestination : elle est née le même jour et à la même heure qu’Héliodore.


1915

  • Héliodore rejoint Marguerite à Montréal, où elle est vendeuse dans un grand magasin.
  • Puis ils déménagent à Ottawa où Héliodore fréquente assidument la bibliothèque, s’intéressant «à la lecture des penseurs et des divers systèmes philosophiques».


1918

  • Marguerite rentre en France rejoindre son mari.


1920

  • Marginal et inclassable, Kalmakoff traverse sans trop d’encombres la période de la Révolution. Vers 1920, il abandonne sa famille et séjourne dans les Pays baltes.

1921 Autoportrait en St Jean Baptiste1921, Autoportrait en St Jean Baptiste 1922 Autoportrait en Narcisse1922, Autoportrait en Hermaphrodite

A quarante cinq ans, libéré de sa famille, sa sexualité obsédante se traduit par une floraison d’autoportraits ambigus


1922 Kalmakoff Autoportrait1922, La Couronne d’épines (Autoportrait)

…travaillés d’angoisses mystiques.


1923 

  • Vers la même époque, Héliodore traverse l’Atlantique pour rejoindre Marguerite, qui a divorcé en 1922. Il achète à Montmartre, 5, rue Joseph-Dijon, la Librairie du Simplon, où il vend des livres d’occultisme et d’histoire des religions. Il y édite son premier livre :
    « Helio Ver Humanisator, docteur ès ignorances des universités Nature et Raison. Le Léprosisme, roman philosophique »


1924

Kalmakoff 1924 Le CaliceLe calice, 1924

  • Nicolaï est sur la Riviera, où il aurait tué en duel le mari d’une de ses maîtresses. Il peint des divinités imaginaires…


<>1924 Kalmakoff Autoportrait
Autoportrait, 1924

… et cet autoportrait halluciné.


1926

  • Héliodore fonde le Résurrectoir, se dit « le prince des prêtres, sous le nom de Grand Résurrecteur ou Divinisateur, et avec la qualité de Souverain Pontife des vices-dieux… » Il publie « La Bible des Esprits libres. Un hétéroclite québecquois. Roman. Préface de Renée Dunan »

Hotel Colbert 42 rue de la RochehoucaultHôtel Colbert 42 rue de la Rochehoucault

  • A 53 ans, Nikolaï arrive à Paris. Il vit seul, à l’écart de la communauté russe. Il loge de l’autre côté de la Butte, dans un hôtel de la rue de la Rochefoucauld (il y restera jusqu’en 1947).


1927

  • Devenu un des tous premiers disciples d’Héliodore, Nicolaï se lance dans une série de vingt cinq tableaux pour le Temple des Divinistes.

1928

1928 Kalmakoff GALERIE CHARPENTIER, PARIS

  • La galerie Charpentier organise l’unique exposition Kalmakoff à Paris, sans grand succès. Refusant ensuite d’exposer ses oeuvres, il vivra de plus en plus chichement au fil des années.

natasha-trouhanova-photograph 1911

Natacha Trouhanova en 1911.

  • Cela n’empêche pas une aventure avec la  célèbre ballerine Trouhanova, épouse du comte Ignatieff

Marguerite Constantin Le bien public, 1 fevrier 1974
Marguerite Constantin devant la Bible diviniste, Le bien public, 1 février 1974 [F3a]

Le Résurrectoir prend un peu d’essor : c’est surtout une association à vocation charitable, gérée d’une main ferme par Marguerite, qui soutient 850 famille et ouvre même une colonie de vacances [F4] . Ses prières empruntent beaucoup à celles de l’Eglise catholique.


5 rue Dijon Paris 18eme5, rue Joseph-Dijon, Paris 18ème

« Cette révélation, M. Héliodore Fortin la commente 5, rue Joseph-Dijon, ie mardi et le jeudi,, de 20 h. 30 à 22 heures, et le jeudi après-midi, de 2 à 4 heures.
On entre par le plus tranquille des magasins de papeterie-librairie. Derrière un écran de journaux, deux femmes vous contemplent curieusement. On pousse une petite porte comme pour pénétrer dans l’arrière-boutique. On est dans le temple de la divinisation.
M. Héliodore Fortin, créateur de la doctrine diviniste, fondateur du résurrectoir et premier résurrecteur, vous y attend, noblement appuyé au marbre de la cheminée. Au-dessus, comme un portrait de famille, se dresse l’image de Dieu le Grand.
Au reste, toute la pièce est décorée de peintures allégoriques. Des monstres aux couleurs infernales, des bêtes grimaçantes, des hommes qui semblent atteints de maladies de peau, ont remplacé le papier désuet de ce qui dut être une salle à manger. Douze panneaux à donner le cauchemar se partagent ainsi les murs, douze stations d’un chemin de croix horrifiant qui s’appelle ici les douze flammes du chemin de la divinisation. » L’Oeuvre, 26 août 1928 [F5]

« Ces peintures, italo – byzantino -russes, sont curieuses, et puissamment décoratives. M. Fortin compte sur les partis de gauche pour la diffusion de sa religion.
Avis aux candidats… -Je leur prédis un vif succès, surtout s’ils reproduisent dans leurs affiches, par exemple, le « monstre pithécanthrope encore enraciné à la matérialité par ses jambes rhizomorphes et ligamenteuses… ». Le Quotidien, 1er Avril 1928 [F6]


1929

1929 Kalmakoff Avec les filles du peintre Ivanov

1929, Kalmakoff avec les filles du peintre Ivanov

Autoportrait en Louis XIV (Fleurs du Mal) 19291929, Autoportrait en Louis XIV (Les Fleurs du Mal) 1929 Kalmakoff Autoportrait1929, Autoportrait (trouvé dans les combles de l’Hotel Colbert)

Ces deux autoportraits orgueilleux et lubriques donnent une image frappante de  Kalmakoff tel qu’il se voyait lui-même, monarque ou éminence grise du Mal, à l’époque où Fortin le considérait comme son adepte le plus sûr :

 » Eh ! bien. Monsieur le Psychopompe, supposons que vous mouriez. Cela n’a rien de plaisant, je le reconnais ; mais enfin, ça peut arriver. Donc, vous mourez. Que devient le Divinisme ? Et je jette un regard sur les vingt- cinq tableaux et sur les trois chaises.
— Mais il y a les adeptes. Au moins un, dont je suis sûr. Parce que les autres, je ne les ai pas encore assez sondés. » Comoedia, 9 avril 1929 [F7]


1930

1930 Jeanne d'Arc1930, Jeanne d’Arc.

  • Nicolaï se passionne maintenant pour le personnage de Jeanne d’Arc.

1930 Kalmakoff Le triomphe de Ste Jeanne d'Arc1930, Le triomphe de Sainte Jeanne d’Arc 1931 Joan Before her Judges1931, Jeanne devant ses juges
  • Après la chapelle Fortin, il entreprend une nouvelle série pour une chapelle qui lui sera dédiée : le projet n’aboutit pas.


1931

  • Pour se consacrer entièrement à sa nouvelle religion, Héliodore vend sa librairie et installe les toiles dans un espace plus approprié, la Chapelle des Ressuscités
38 bis rue Fontaine Paris 18emeEntrée de l’immeuble Heliodore Fortin Paris Soir 14 septembre 1931 La chapelle FortinChapelle Fortin, dans la cour [F8]

38 bis rue Fontaine, Paris 18ème

Paris-Soir, sous la plume de Fernard Pouey, lui consacre coup sur coup une interview et un reportage :

Heliodore Fortin Paris Soir 14 septembre 1931 La chapelle FortinHéliodore Fortin Paris Soir 14 septembre 1931 [F8]

Paris-Soir 15 septembre 1931 Gallica photo 1Paris-Soir, 15 septembre 1931 [F9]

« C’est au 38- bis rue Fontaine,. au fond, d’une cour, dans un atelier désaffecté que M. Héliodore Fortin a installé son Résurrectoir. Le fidèle qui en prend le chemin ne doit pas craindre le regard curieux de la concierge ou le sourire ironique de la belle dame en blond du premier. Ces contingences, d’ailleurs, ne gênent en aucune manière M. Fortin, qui possède une foi solide. Fidèle au rendez-vous, il m’attendait dans sa tenue de prêtre diviniste ou résurrecteur : une sorte de redingote bleue à boutons de métal, un pantalon à pattes et des chaussures à guêtres blanches. Ainsi vêtu, il ressemblait de plus en plus à Lamartine…. (Les toiles) sont, m’explique le Résurrecteur, l’œuvre d’un grand artiste, le peintre Nicolas de Kalmakoff et nous montrent : 1° les douze vice-dieux capitaux de l’humanité ; 2° les douze stations ou « flammes » symboliques du chemin de la divinisation ; 3° Dieu le Grand, figuré sous les traits d’un homme divinisé. » Paris-Soir, 15 septembre 1931


1934

  • 8 juin : Héliodore meurt à l’âge de 45 ans est inhumé au cimetière de Pantin.


1935

Mussolini et Heliodore Fortin, Le Journal 30 Juin 1935 GallicaMussolini survivant à Héliodore Fortin, Le Journal, 30 Juin 1935, Gallica

  • 29 juin : pour le premier anniversaire de sa mort, son monument funéraire, conçu par Nicolaï, est inauguré en présence d’une soixantaine de personnes.


Heliodore Fortin 1935 Stele Cimetiere de PantinMonument de Kalmakoff au cimetière de Pantin, photographie Bertrand Beyern

« Résurrecteur
Fondateur du Résurrectoir
Le plus grand animateur de paix
Lequel par son enseignement
A prêché inlassablement le
Désarmement moral. Pierre
Angulaire du désarmement
Des peuples.
Il a pratiqué la Charité et la Bonté
Ici bas et il est allé revivre et réaliser
Au cours de sa vie éternelle ses plus
Grands rêves et toutes ses espérances. »

En bas, sur un coeur enflammé, on lit la devise du Résurrectoir :

« Je donne tout ce que je reçois ».


1941

  • Kalmakoff survit en dessinant des images pieuses ou en illustrant des magazines de l’armée d’occupation. A soixante-huit ans, il rencontre sa dernière femme, une voisine guatémaltèque entre deux âges, également compagne, à ce qu’il semble, d’un pope.


1947

Chelles Ancien hospice russe 8 rue du gendarme CastermantChelles, Ancien hospice russe 8 rue du gendarme Castermant

  • Elle confisque ses toiles et elle le place à l’hospice russe pour vieillards indigents de Chelles, Selon le souvenir d’une infirmière [F9a] :

Infirmiere

«Il passait son temps à aiguiser un couteau de cuisine. Il commençait tôt le matin, toujours le même couteau, le lame était comme un fil. Il le mettait ici, dans son gousset, la pointe en haut...tous les autres étaient terrorisés. Alors il passait toutes ses journées dans sa chambre, à aiguiser son couteau ou bien à lacérer des morceaux de papier. Il n’a jamais parlé de peinture…. »


1955

  •  2 février 1955 : Kalmakoff meurt d’une apoplexie à l’hôpital de Lagny, où il est enterré, avant d’être mis cinq ans plus tard à la fossse commune.


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La Chapelle Fortin (1927)

1927 Kalmakoff Chapelle Fortin Reconstitution P.Bousquet

Reconstitution P. Bousquet
En orange les éléments sont la position est incertaine.

La série complète, vendue à Drouot en 1961 par un garde-meuble de Metz, été exposée à la Galerie Motte à Paris en février 1964, et est depuis dispersée. Cette reconstitution s’appuie sur deux photographies partielles et quelques descriptions disponibles.

Il semble inconcevable qu’une oeuvre d’une telle qualité et d’une telle ampleur, exposée pendant quelques d’années en plein Paris et en pleine période surréaliste, soit passée inaperçue des contemporains, et sous les radars des historiens de l’Art.


Flamme I :

« Dans une gueule vaginale, ouverte sur la nuit hostile, grouillent des bêtes immondes, image répugnante des bas instincts de l’être au seuil du chemin de. la. divinisation, tout au début de la période destructive, où triomphent en nous les puissances du Mal. Au sommet de la gueule anatomique, une petite tête cadavéreuse dit pourtant que la mort naît de la vie. Et de ces profondes ténèbres où la conscience se cherche, émerge un faciès humain, torturé par l’inconnu de sa destinée. Il se hisse douloureux vers le jour, les yeux clos encore, mais les paupières éclairées par la lumière divine qui va éclairer le cycle de ses vies. Et son front où s’élabore la « Pensée », se tourne dans une auréole rédemptrice, vers une flamme qui s’élève hésitante, image symbolique de l’âme en route vers la divinisation ». Paris Soir [F9]


Flamme II :

1927 Kalmakoff Chapelle Fortin Flamme Monstre a queue« Monstre à queue »


Flamme III

1927 Kalmakoff Chapelle Fortin Flamme Le monstre a l'Epee

« Le Mal érigé dans sa toute puissance, tenant dans sa dextre l’épée flamboyante de la Destruction » Comoedia, [F7]


Flamme IV :

1927 Kalmakoff Chapelle Fortin Flamme Primate

 « Ici, l’abstraction évolue vers le réel terrestre. Un monstre pithécanthrope est encore enraciné à la matérialité par ses jambes rhizomorphes et ligamenteuses, ébauche des premières tentatives de libération. » L’Oeuvre [F5]


Flamme XI

1927 Kalmakoff Chapelle Fortin Flamme L'epee enflammee

« L’Espérance lui sourit, une flamme constructrice s’échappe de ses yeux ; l’épée symbolique flamboie et maintenant, après la destruction et la construction, l’harmonisation », La mort du Résurrecteur, [F10]


Flamme ?

« Un ange au sourire merveilleux tient une lampe qui répand une lueur paisible autour de lui » , La mort du Résurrecteur [F10]


Dieu le Grand :

1927 Kalmakoff Chapelle Fortin Dieu Le Grand

« Et voici, entendis-je, Dieu le Grand, la synthèse de tout, l’harmonisation suprême dans son équilibre magnifique, comble de la beauté illustrée par l’arc-en-ciel merveilleux. C’est en lui que retourne chaque créature arrivée au faite du chemin de la divinisation pour devenir Dieu elle-même et recommencer le cycle de ses destinées. Le symbole est ici de force et de jeunesse, puisque Dieu est le départ de l’aboutissement et le départ encore de toute chose. Aussi est-il auréolé du triangle mystique alors que l’âme, en ses douze étapes schématiques, poursuit autour de lui le cercle toujours infini des vies humaines, où se retrouvent, pour la juste harmonie, les mêmes sommes de bonheur et de malheur, de bien et de mal, qui interdisent la haine et le mépris des autres. Le Dieu donc, doué de la connaissance totale, tend sa dextre impérative sur les destins de l’univers. Mais son regard s’éclaire du bleu ardent de la clairvoyante mansuétude car, pour avoir tout vécu, il voit tout dans le globe qu’il soutient de si main gauche, comme en sa toute-puissance, il s’appuie sur la sphère de l’univers où pullulent les créations qui ne peuvent être sans lui, comme lui sans elles. » Paris Soir [F9]


Les Vice Dieux

« Ensuite défilèrent, commentés par mon interlocuteur, les douze vice-
dieux :

  • 1 Bel, force dévorante du soleil ;
  • 2 Ouitsilopochtly, vice-dieu mexicain ;
  • 3 Mammon, vice-dieu des sans-dieu ;
  • 4 Jéhovah, sévère et jaloux ;
  • 5 Allah, fatal ;
  • 6 Mithra, sensuel et bienveillant ;
  • 7 Osiris, sage ;
  • 8 Odin, un esprit bien positif ;
  • 9 Bouddha, contemplatif ;
  • 10 Brahma, très puissant ;
  • 11 Jupiter, de bonne humeur ;
  • 12 Christ, symbole du triomphe de la liberté de conscience dans une âme libre. »

Paris Soir [F9]


1 Bel

1927 Kalmakoff Vice Dieu Bel

« Dieu le Grand expose des orteils posés sur des nuages, comme on voit chez les surréalistes, et quand aux vice-dieux, les attributs qui accompagnent leur auguste visage sont figurés par des images dont quelques-unes ont un drôle d’accent. La toute première est le portrait d’un nommé Bel, taureau de son état, à qui le peintre a mis une perruque frisée, et qui nous fait une gueule ! «  Paris-Midi 9 mai 1928


2 Ouitzilopchtli

1927 Kalmakoff Vice Dieu Ouitsilopochtly
Dieu aztèque des sacrifices humains


3 Mammon

1927 Kalmakoff Vice Dieu Mammon

« Monstre vampire tout gavé d’or en sa gueule béante, dont les dents sont pourries par les vices, que des seins hideux provoquent pour les retenir de leurs griffes immondes » Guide du résurrectoir, cité par Yon ([F2], p 231) (sans doute le « Guide à l’usage des fidèles », totalement introuvable).

« Le Banquier de l’Humanité, qui sait que le mystère de vivre est d’atteindre à la Divinisation en passant par la destruction, la construction et l’harmonisation » [F7] Comoedia


5 Allah

1927 Kalmakoff Vice Dieu Allah


7 Osiris

1927 Kalmakoff Vice Dieu Osiris


8 Odin

1927 Kalmakoff Vice Dieu Odin
Les deux ailes rappellent les deux corbeaux qui disent à Odin ce qu’ils entendent et voient.


9 Bouddha

1927 Kalmakoff Vice Dieu Bouddha

10 Brahma

1927 Kalmakoff Vice Dieu Bhrama



Epilogue : De Kleberger à Fortin

1935 Heliodore Fortin Stele Cimetiere de Pantin MadaillonMédaillon par Nicolas de Kalmakoff, 1935

On connaissait le médaillon réalisé pour le premier anniversaire de la mort d’Héliodore.


1934 Kalmakoff Portrait de FortinPortrait de Héliodore Fortin, 1934, collection particulière

Ce second portrait est en revanche inédit : il représente Héliodore Fortin « ANNO AETATIS SUAE XX », en sa vingtième année, et est daté de 1934.

Il a donc été réalisé un an avant le médaillon funéraire, au moment de la mort de Fortin, sans doute d’après une photographie fournie par Marguerite Constantin. Il s’agit probablement d’un don de Kalmakoff à celle-ci (il a été retrouvé dans un marché aux Puces du midi, et Marguerite résidait à Nice depuis la guerre ; il comportait un cadre original en bois doré, malheureusement détruit lors d’une explosion de gaz en 1989).

Le portait montre le Résurrecteur en gloire, à la fois dans la jeunesse de sa forme éternelle, et sous la forme humaine qu’il avait en 1909, quelques années avant sa rencontre avec Marguerite.

Öèôðîâàÿ ðåïðîäóêöèÿ íàõîäèòñÿ â èíòåðíåò-ìóçåå Gallerix.ru 1934 Kalmakoff Portrait de Fortin

Le chiffre XX a donc été choisi, non pour des raisons biographiques, mais par référence au portrait de Kleberger, dont les signes astrologiques n’avaient pu qu’attirer l’oeil ésotérique de Kalmakoff :

1934 Kalmakoff Portrait de Fortin detail
il a d’ailleurs placé son monogramme à la fin de l’inscription, là même où Dürer avait placé la symbole de Regulus.

sb-line

Références :
[K1] Eugene VIAL, L’histoire et la légende de Jean Cleberger, dit le bon Allemand , 1914, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9735063d.texteImage
[K2] Weingärtner, Helge « Hans Kleeberger porträtiert von Dürer – von Pirckheimer gezeichnet » ; Mitteilungen des Vereins für Geschichte der Stadt Nürnberg 97(2010), Seite 125-194
https://daten.digitale-sammlungen.de/0009/bsb00094529/images/index.html?id=00094529&groesser=&fip=193.174.98.30&no=&seite=170
[K4] Kellenbenz, Hermann, « Kleberger, Hans » in: Neue Deutsche Biographie 11 (1977), S. 718 f https://www.deutsche-biographie.de/sfz41299.html
[K6] N. Weiss, « FRANÇOIS I er ACCORDE A LA VEUVE D’ÉTIENNE DE LA FORGE: L’HERITAGE DU MARTYR, QUE LE FISC N’AVAIT PAS ENCORE SAISI », Hesdin, mars 1537, Bulletin historique et littéraire (Société de l’Histoire du Protestantisme Français) Vol. 39, No. 5 (15 Mai 1890), pp. 269-271 https://www.jstor.org/stable/24286873
[K7] On peut consulter en ligne le De occulta philosophia libri tres d’ Agrippa : https://www.loc.gov/item/20007812/
[K8] La méthode est expliquée dans :
Karl Anton Nowotny « The Construction of Certain Seals and Characters in the Work of Agrippa of Nettesheim », Journal of the Warburg and Courtauld Institutes , 1949, Vol. 12 (1949) https://www.jstor.org/stable/750255
Le schéma est tiré de :
Anna Marie Roos ‘Magic Coins’ and ‘Magic Squares’: The Discovery of Astrological Sigils in the Oldenburg Letters, Notes and Records of the Royal Society of London Vol. 62, No. 3 (Sep. 20, 2008), pp. 271-288 https://www.jstor.org/stable/20462678
[K8a] Fedja Anzelewsky, « Albrecht Dürer, das malerische Werk » p 274
[K8b] Ces figures géomantiques étaient connues en Allemagne bien avant le traité d’Agrippa. On les voit dès 1450 sur un homme zodiacal dans un Traité d’astrologie et de médecine (Tübingen Hausbuch, UB Tübingen MD 2 fol 35r http://idb.ub.uni-tuebingen.de/opendigi/Md2#p=72)
[K9] Ernst Rebel, « Die Modellierung der Person: Studien zu Dürers Bildnis des Hans Kleberger », 1990
[F2] Armand Yon, « Héliodore Fortin (1889-1934), « Grand Résurrecteur »
Les Cahiers des Dix, Volume 31, 1966
https://cdm22007.contentdm.oclc.org/digital/collection/p22007coll8/id/419371
[F4] Paris-Midi 30 juin 1935 « Il y a un an mourrait le philanthrope Héliodore Fortin, fondateur d’une religion nouvelle » https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4729032s/f9.item.r=%22h%C3%A9liodore%20fortin%22.zoom
[F9a] Documentaire sur Kalmakoff : L’ange de l’Abîme, film de Annie Tresgot, 1982 https://www.youtube.com/watch?v=Zj5TBhDorgk
[F10] « La mort du Résurrecteur » dans René Thimy, « La magie à Paris », p 56
http://iapsop.com/ssoc/1934__thimmy___magie_a_paris.pdf

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