3 La nuance du monde purifié
On examine ici dans quelle mesure, à l’idée du « monde miniature » portée par le disque digital, a pu se surajouter l’idée de purification portée par la couleur dorée, voire l’analogie avec une « bonne monnaie ».
Article précédent : 2 Une figure de l’Incommensurable
L’invention des décors de monnaies
Dans les Bibles réalisées au scriptorium de Tours d’après la révision des textes établie par Alcuin, celles datant de son abbatiat sont pratiquement dépourvues d’ornementation. Il faut attendre l’abbé Adalart pour voir apparaître les premières initiales ornées.
Frontispice de la Préface d’Isaïe, fol 125r
Bible de Rorigon, vers 835, BNF Lat 3
Deux modestes médaillons argentés, ornés d’une fleur à huit pétales, ornent cette initiale N.
La Bible de Bamberg
Médaillon de l’abbé Alcuin, fol 5v (détai)
Bible d’Alcuin, 834-43, Bamberg Staatsbibliothek Msc Bibl 1
Dans l’espace entre les deux colonnes du poème dédicatoire figure un médaillon doré portant le buste auréolé du célèbre abbé, auquel un des vers voisins rend hommage :
Poussé par l’amour du Christ, Alcuin, serviteur de l’Eglise, ordonna d’écrire tous ces livres. |
Iusserat hos omnes Christi deductus amore Alcuinus ecclesiae famulus perscribere libros |
Ainsi le tout premier médaillon avec effigie d’un manuscrit carolingien est un hommage posthume à une sainte figure.
La Genèse, fol 7v
Bible d’Alcuin, 834-43, Bamberg Staatsbibliothek Msc Bibl 1
La page de la Genèse était entourée de douze autres médaillons dorés, dont neuf ont été découpés. L’un des trois restants porte le nom « Iosue », ce qui laisse penser que les profils étaient ceux des douze petits Prophètes.
Frontispice de la Préface et du Livre d’Isaïe, fol 137r
Bible d’Alcuin, 834-43, Bamberg Staatsbibliothek Msc Bibl 1
L’idée des médaillons se prolonge dans le frontispice d’Isaïe, le prophète par excellence de la vision divine. Il est honoré par son médaillon, plus grand et en haut, et par sa pose, vue de face. Les trois autres Grands Prophètes, vus de profil, encadrent un médaillon central orné d’un Chrisme, et dont le caractère hiérarchiquement supérieur est souligné par un encadrement rouge :
l’ensemble forme une Majestas Dei réduite à sa plus simple expression.
Majestas Agni, fol 339v
Bible d’Alcuin, 834-43, Bamberg Staatsbibliothek Msc Bibl 1
On retrouve ces mêmes quatre prophètes, ordonnés en sens inverse, dans cette Majestas Agni. Les deux prophètes du bas, sur fond blanc et avec un rotulus déroulé, regardent vers l’Agneau. Les deux prophètes du haut, sur fond doré et avec un rotulus fermé (comme celui de l’Agneau) regardent en hors champ. Si cette dissymétrie a une valeur symbolique, elle est loin d’être évidente. Peut-être faut-il simplement y voir une recherche de variété, tout comme deux côtés du losange sont ornés et deux unis.
Reste que cette page introduit une ambiguïté dans la valeur à accorder à ces disques : plus l’effigie est grande, moins ils ressemblent à une pièce de monnaie. Et le fond blanc les réduit à un simple encadrement.
Frontispice de l’Epitre aux Romains, fol 399v
Pour leur dernière apparition dans le manuscrit, les disques reprennent leur aspect de pièces, dans une composition reprenant le schéma de la Majestas Dei : autour du disque central marqué d’un chrisme, les trois qui ont été conservés portent le nom de trois des interlocuteurs de Saint Paul cité dans l’Epitre : TITUS, PHILEMON, TIMOTEUS.
Mis à part les deux prophètes sur fond blanc, les disques de ce manuscrit semblent obéir à une idée homogène :
- honorer un personnage prestigieux en frappant virtuellement une pièce à son effigie ;
- placer implicitement Alcuin dans la lignée des Prophètes, petits et grands, et des Romains enseignés directement par Saint Paul.
Les disques dorés dans la Première Bible de Charles le Chauve
Les illustrateurs de la Première Bible de Charles le Chauve n’ont pas attendu la page de la Majestas Dei pour faire apparaître le disque doré entre les doigts du Christ, comme par prestidigitation : tout le début du manuscrit est une véritable anthologie de ce motif, qui prolonge quelques années après, les acquis de la Bible de Bamberg.
En exergue dans l’inter-colonne
Poème à Charles, fol 1v
Première Bible de Charles le Chauve BNF Lat 1
Dès la deuxième page du long poème dédicatoire (une présentation lyrique de la Bible à Charles) apparaissent dans l’inter-colonnes deux monnaies :
- celle du haut, avec l’inscription « David rex imperator » correspond à la référence à David en haut de la colonne de droite ;
- celle du bas, avec l’inscription « Karolus rex francorum » ne correspond à rien dans le texte.
L’espace inter-colonnes sert donc, comme pour l’effigie d’Alcuin dans la Bible de Bamberg, à mettre en exergue des noms prestigieux : ici, en outre, il crée une généalogie flatteuse entre le roi David et l’Empereur Charles.
Poème à Charles, fol 2r
La troisième page du poème reprend les mêmes principes : autonomie par rapport au texte et histoire en deux temps à lire de haut en bas. L’oeil descend d’une figure sans nimbe à une figure nimbée : cet anonyme représente le Lecteur, qui grâce à la Bible fera son Salut et gagnera son auréole.
Une incarnation du Lecteur ?
Incipit de la Préface de Saint Jérôme à la Vulgate, fol 8r
Première Bible de Charles le Chauve BNF Lat 1
D’une certaine manière, la majuscule D, qui ouvre la Préface de Saint Jérôme à l’Ancien Testament, peut être considérée comme le pendant de la Majestas Dei, qui ferme la Préface de Saint Jérôme à l’Evangile de Matthieu.
D’emblée s’installe dans le manuscrit une ambiance cosmique :
- dans les deux cercles à l’intérieur du D, on reconnaît le char de la Lune et le char du Soleil, ce dernier associé aux Poissons (le soleil sortant de ce signe marque le début du Printemps, moment de l’Annonciation ) ;
- dans l’épaisseur de la lettre se trouvent les autres signes du Zodiaque (la Vierge est fusionnée avec la Balance).
On notera le médaillon argenté en haut à droite juste sous le nom HIERONIMI. Il ne s’agit pas de ce saint (il serait représenté tonsuré) mais d’un profil à l’antique. Peut-être fait-il y voir à nouveau la figure du lecteur, propulsé au milieu des constellations pour en admirer la splendeur.
Deux disques qui ne sont pas des monnaies
Table des matières de la Genèse, Fol 9r
Première Bible de Charles le Chauve BNF Lat 1
Les médaillons dorés de la page suivante sont d’un autre type :
Le plumet, ainsi que les traits partant de la bouche, sortent du disque doré, qui perd ainsi toute ressemblance avec une monnaie. Autour d’une couronne à huit branches, ces deux Voix sont comme des hérauts antiques qui annoncent le contenu de la Table, à savoir les 47 premiers chapitres de la Genèse.
Fin de la Table des matières de la Genèse, Fol 9v
Au verso, la couronne n’a plus que quatre branches, en proportion des 34 chapitres restants. De part et d’autre se déploie le combat contre la Chimère de Bellérophon, monté sur Pégase. Comme le D de la Préface, cette scène dans le goût antique a également une interprétation astronomique : le lever de la constellation de Pégase correspond au solstice d’été.
Une pomme qui n’est pas une monnaie
Le péché originel (détail), fol 10v
L’image de la pomme n’a ici aucun rapport visuel avec celle du disque digital : l’idée qui viendra à l’enlumineur du Codex Vigiliano (voir 2 Une figure de l’Incommensurable) n’est pas encore mûre.
Le globe et la Chute (SCOOP !)
Frontispice de la Genèse (détail) , BNF MS Lat 1 fol 11r
En revanche , on trouve dès la page suivante un analogue du disque digital : il s’agit de Dieu créateur, tenant le livre dans sa main gauche et le globe du monde dans la droite. Le fait que ce globe soit noir est lié au « Fiat lux » dans le texte juste à côté : Dieu nous montre le Monde dans son état avant le Premier Jour de la Genèse.
Texte de la Genèse, fol 11v
La page suivante couvre toute l’histoire de de la Chute.
Le disque doré du haut, avec la figure de Dieu surmontée d’une croix (laquelle dépasse du disque), coïncide avec Genèse 1, 30-31 :
« Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici cela était très bon. Et il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le sixième jour. »
Le disque argenté du bas, sans aucune décoration, coïncide avec Génèse 3,21 :
« Voici que l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal.«
Tout ce passe comme si le parcours vertical de l’oeil, du disque d’or marqué de la face de Dieu au disque d’argent informe en bas de la page, imitait le parcours de la Chute.
Texte de la Genèse, fol 12r
La page suivante compte quatre rosettes décoratives, et se termine par la réapparition d’une pièce d’or avec un profil casqué.
Le texte en regard concerne Mathusalem et sa longévité exceptionnelle : comme si le retour de la monnaie dorée connotait la pérennité de la descendance d’Adam.
Cette disposition en croix, qui place les médaillons dans les marges et dans l’espace inter-colonne, reprend formellement celle de la pseudo « Majestas dei » de la Bible de Bamberg, mais avec un fonctionnement différent, puisque le médaillon central, ici, n’est pas particularisé.
La monnaie de Judas ?
Début du Livre de Jérémie, fol 146 r
Un autre disque doré, qui est à coup sûr une monnaie vue sous ses deux faces, orne la lettre H qui ouvre le Livre de Jérémie, avec côté face un visage grotesque et côté pile la main de Dieu. Or au Moyen Age Jérémie est surtout connu comme le prophète de la trahison de Judas :
« Alors s’accomplit ce qui avait été dit par le prophète Jérémie : « Et ils prirent les trente pièces d’argent : c’est le prix de celui qui fut évalué, de celui qu’ont évalué les fils d’Israël. Et ils les donnèrent pour le champ du potier, ainsi que le Seigneur me l’avait ordonné » » Matthieu, 27, 9
Il n’est donc pas impossible que ce profil caricatural évoque Judas, et la main la Volonté de Dieu qui se réalise.
Majestas Dei, fol 329v
Dans la Majestas Dei, le prophète Jérémie, tout en bas, est le seul dont les gestes des mains imitent ceux du Christ :
- dans la gauche le rouleau anticipe le Livre,
- dans la droite le vide anticipe le disque.
Se pourrait-il que le disque digital doré et signé ait été vu comme une sorte de monnaie garantie par le sceau du Seigneur, et remplaçant la fausse monnaie de Judas ?
Judas marchand
Copie de l’Hortus deliciarum d’Herrad von Landsperg, 1159-1175
Parmi les marchands chassés du Temple, cette image de Judas manie peut être l’opposition implicite entre la monnaie terrestre, marquée d’une croix, et la véritable monnaie du Christ : la Terre purifiée par son sacrifice.
Le mundus mundus
Poème , Recto de la Majestas Dei, Première Bible de Charles le Chauve, 845-46, BNF MS Lat 1, fol 329r
Si l’argument de Kessler en faveur de l’hostie est, comme nous l’avons vu, les mots hic cibus (voici la nourriture) inscrit dans le poème au verso de la Majestas Dei, pourquoi ne pas souligner les mots qui les précèdent immédiatement : hic actio munda : voici la pure action.
Il pourrait donc bien y avoir un appel de sens entre le nom et l’adjectif, suggérant que le globe est non seulement le mundus, mais aussi le « mundus mundus« : ce disque aurifié et christifié serait ainsi la lointaine contrepartie de cette monnaie d’argent informe qui traînait, dans la page de la Genèse, au bas du récit de la Chute.
Un manuscrit expérimental (synthèse)
Dans la Première Bible de Charles le Chauve, le disque digital n’est pas le seul objet cosmique : il est précédé par le zodiaque de la majuscule D, et par le combat de Bellérophon avec la Chimère.
Le motif du médaillon, doré ou argenté, marqué ou anonyme, s’y développe de diverses manières, dans une sorte de discours marginal. Tantôt monnaie et tantôt cadre purement décoratif, ces disques ne signifient rien par eux-même, mais prennent leur sens dans les interactions avec le texte ou les autres disques de la page. Leur statut est donc très différent de celui du disque digital, élément non pas de la page, mais d’une unique image : celle de la Majestas dei.
On voit que l’invention du disque digital coïncide avec l’intérêt pour les métaphores cosmiques, et avec le développement du discours graphique des monnaies, mais ne s’y réduit pas.
Genèse Chute Majestas Dei La comparaison entre le disque sans lumière de la Genèse, le disque terni de la Chute et le disque digital aurifié de la Majestas Dei suggère que ce dernier aurait pu porter l’idée de la bonne monnaie et de la purification du Monde.
Cette grande complexité symbolique, inhérente à la Première Bible, sera rapidement abandonnée, puisque les disques digitaux postérieurs ne porteront plus de chrisme, et perdront même parfois leur couleur dorée.
Le discours des monnaies
Introduit dans la Bible de Bamberg et développé dans la Première Bible de Charles le Chauve, le motif décoratif de la monnaie va être réutilisé dans d’autres oeuvres du scriptorium de Tours, être ignoré dans celles de l’Ecole du Palais, puis être remis à la mode par les ottoniens.
Le motif de la monnaie dans le Scriptorium de Tours (SCOOP !)
L’Evangéliaire de Lothaire
Dans l’Evangéliaire de Lothaire, cinq ans après la Première Bible de Charles le Chauve, les frontispices des trois premiers Evangiles consistent en une grande initiale décorative, suivie des premiers mots du texte.
Evangéliaire de Lothaire BNF Lat.266 fol 172r
Le frontispice de l’Evangile de Jean est le seul qui comporte, à côté de la grande initiale I , trois disques dorés frappés de trois formes différentes de chrismes, et un disque argenté frappé d’un motif de rosette. Je pense que, tout comme dans la page de la Chute de la Première Bible de Charles le Chauve, le copiste s’est servi du motif de la monnaie pour accompagner le texte :
Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu Jean 1,1
- Les trois disques dorés, rendus « parlants » par leur chrisme, correspondent aux trois occurrences du mot VERBUM ;
- le disque argenté, qui ponctue la ligne « DEUM ET DEUS », représenterait ici Dieu, obscur, caché dans les nuées avant la Création de la lumière.
L’Evangéliaire de Prüm
Frontispice de Matthieu, fol 33v | Frontispice de Marc, fol 80r |
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Evangéliaire de Prüm, 852, Staatsbibliothek Berlin Lat 2 733
Dans l’Evangéliaire de Prüm, sept ans après la Première Bible, l’intention rhétorique diminue au profit du décoratif.
Dans le frontispice de Matthieu, deux soldats casqués, en haut, gardent le roi David, en bas, identifié par deux inscriptions différentes : «David Rex Imperator A(u)g(ustus)» et «D D (= David) Imperator Augustus ». Sa présence se justifia par le début de cet Evangile : « Généalogie de Jésus-Christ, fils de David ».
Dans le frontispice de Marc, dix monnaies sont réparties symétriquement par rapport à la barre centrale : en haut avec un profil de lion, en bas avec un profil humain qui est nécessairement celui de Marc.
Le Sacramentaire de Marmoutier
Fol 2
Sacramentaire de Marmoutier, 840-50, , Autun, Bibl. mun., ms. 0019 bis (S019), IRHT
A l’intérieur du cadre, le médaillon doré représente le Soleil, le médaillon argenté la Lune. La silhouette brandissant les clés, à l’intérieur de la lettre O, n’est pas Saint Pierre, mais le sacristain (stiarius), dont cette page contient la formule d’ordination. Au centre de trois des bords on reconnaît, en médaillon le Lion, l’Aigle et la Taureau.
Fol 2 (détail)
Sacramentaire de Marmoutier, 840-50 , Autun, BM, ms. 0019 bis (S019), IRHT
Le motif complexe du haut se substitue donc à l’Ange de Saint Mathieu, sans doute parce qu’il flanqué de deux archanges. Deux monnaies montrant Pierre et Paul de profil encadrent le globe du monde, portant en haut une croix et frappé d’un motif de croix. La main de Dieu posée sur ce globe en fait une sorte de variation sur le thème du disque digital, contemporaine de la Première Bible de Charles le Chauve.
Il est possible que l’étagement main/croix /colombe ait une intention trinitaire…
La Trinité
Plaque de reliure, 10ème siècle, Meermanno museum, La Hague
…explicitée en sens inverse dans cet ivoire où la main de Dieu tient l’auréole du Fils, lequel tient le médaillon du Saint Esprit.
Le motif de la monnaie dans l’Ecole du Palais de Charles le Chauve
Cet atelier n’a pas repris le motif de la monnaie décorative.
Sacramentaire de Charles le Chauve, vers 869-870, BnF, Manuscrits, Latin 1141 fol. 6r gallica
Dans le disque digital le plus fouillé de cet atelier, on remarque des points sur le bord du disque, des grènetis qui rappellent ceux des bords de l’auréole. Il pourrait s’agir d’une procédé purement graphique pour améliorer la lisibilité. Mais l’intérieur du globe porte des motifs de points repoussés, tout comme l’auréole. Ces pointillés, peints ou gravés, pourraient signifier que le globe est de la même substance que l’auréole, autrement dit quelque chose de sanctifié.
Denier de Charlemagne
Souvent avancés comme un argument en faveur de l’hostie, les grènetis parlent tout autant en faveur de la monnaie : car certaines pièces carolingiennes en portaient sur leur pourtour, pour éviter le rognage.
Il se pourrait donc que cette nouvelle formule soit une manière de raviver les deux sous-thèmes en voie de disparition : celui de la monnaie divine et celui de la Terre purifiée.
Le motif de la monnaie dans les manuscrits ottoniens
Le motif reparaît dans quelques manuscrits ottoniens [1], dont voici un exemple marquant.
Incipit de l’Evangile de Matthieu, fol 16r
Evangiles de la Ste Chapelle, Maitre du Registrum Gregorii, 984-996 gallica Latin 8851 .
La date du manuscrit a pu être précisée par l’identification des quatre médaillons : les empereurs Henri Ier (919-936), Otton Ier (936-976), Otton II (976-983), et le duc de Bavière Henri le Querelleur.
A l’issue de cette analyse chronologique la conclusion est mitigée :
- le motif de la monnaie décorative précède l’invention du disque digital, et lui survit dans les manuscrits ottoniens ;
- tous les disques dorés carolingiens ne sont pas des monnaies ;
- seule la Première Bible de Charles le Chauve, où les disques de formes variées construisent un discours marginal subtil, suggère que le globe digital, figure cosmique de la Terre selon la métaphore d’Isaïe, aurait pu être surchargé d’une signification secondaire : celle du mundus mundus, le Monde purifié.
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