Les variantes habillé-déshabillé (version moins chaste)
Ces oeuvres présentent une version habillée et une version nue, tantôt pour les destiner à des amateurs différents, tantôt au contraire pour les confronter dans un effet de striptease.
Deux versions (habillée et nue)
Mona Lisa Léonard de Vinci 1503-1519, Louvre |
Gioconda nuda, Museo ideale Leonardo da Vinci, Florence |
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Il existe plusieurs versions de la Joconde nue, dont le caractère androgyne saute aux yeux. On peut penser qu’il s’agit de variations fantasmées postérieures.
Joconde nue, Musée Condé, Chatilly | Gioconda nuda, Museo ideale Leonardo da Vinci, Florence |
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Un dessin conservé au musée Condé possède des pointillés qui se superposent presque exactement avec la Joconde nue (version de Florence). Certains pensent que la version nue aurait pu être un état préparatoire de la version habillée (voir l’état des recherches dans [1] et [2].
Musée de Rennes | Musée de Rennes |
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La Femme entre deux Ages
Anonyme français, vers 1575
« La gestuelle très explicite montre le refus de la jeune femme qui tend cruellement au vieillard ses bésicles, méprisant l’argent que celui-ci fait mine de compter. Au contraire, d’un geste précieux et symbolique de la main droite, elle tâte le petit doigt de son amant en signe d’approbation. »
La version de Rennes a été restaurée récemment, retrouvant sous un repeint la braguette éloquente du vieillard, inspirée du personnage de Pantalon dans la Commedia dell Arte.
Tandis que la version habillée a été reproduite en série (on en connait une dizaine d’exemplaires), la version nue, unique et de meilleure qualité picturale, répond certainement à une commande particulière.
1565-67 |
1579 |
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La genèse de cette iconographie très particulière a été explorée par R. Lebègue [3]. Elle pourrait remonter à la fin du XVème siècle (oeuvre perdue de M.Wohlgemuth).
Le tableau habillé est copié sur la première version de la gravure de Perret, dont les vers en français et en allemand explicitent savoureusement le sujet, en particulier le geste de pincement qui met en équivalence les lunettes et le « petit doigt » :
:
« Voiez ce viel penard (*) , envlopé dans sa mante
Les bras croisez, gémir ce qu’il veut et ne peut;
La belle gentiment de deux dois luy présente
Ses lunettes, disant qu’a grand tort il se deut;
D’ailleurs rend son mignon pleyn d’une amour plaisante,
Serre son petit doit, et veult tout ce qu’il veult.
Bonhomme, tenez vos lunettes
Et regardez bien que vous nettes {sic)
De l’âge propre au jeu d’amours;
Un chacun cherche son semblable :
Souffrez qu’un aultre plus valable
Cueille le fruit de mes beaus jours. »(*) Vieillard pénible
Portrait de madame Récamier Jacques-Louis David, 1800, Musée du Louvre |
Juliette Récamier Entourage de David, vers 1810, Château-musée de Boulogne-sur-Mer. |
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La version dénudée
« ne représente pas vraiment Madame Récamier, guère ressemblante il est vrai, car une dame de ce rang n’aurait jamais posé nue et surtout les pieds sales. Ce serait une vengeance du peintre pour un tableau que le modèle aurait refusé auparavant. D’autre part, Jacques-Louis David n’était pas en très bons termes avec Juliette Récamier suite à une commande restée inachevée, pour de multiples raisons. » [4]
Femmes d’Alger dans leur appartement, Delacroix, 1834, Louvre, Paris |
Intérieur de harem à Montmartre (Parisiennes habillées en algériennes), Renoir, 1872. Musée national de l’art occidental, Tokyo. |
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En 1834, Delacroix a l’occasion de passer quelques heures dans un vrai harem à Alger, et en ramène des impressions si fortes qu’elles marqueront toute son esthétique [5]. L’indolence des trois épouses à la peau claire, la première fixant paisiblement le spectateur, les deux autres partageant l’intimité d’un narguilé, s’oppose à l’activité de la Numide debout et vue de dos, qui va sortir du tableau sur la droite.
En 1872, Renoir, qui rêve d’Algérie mais n’y a pas encore mis les pieds, accommode le tableau célèbre à la sauce montmartroise, froufrous et chairs dévoilées. Il conserve les quatre mêmes personnages mais modifie leurs interactions : les trois épouses se trouvent recentrées autour d’une occupation commune ; le miroir mural de Delacroix est maintenant tenu par la troisième épouse. La servante numide quant à elle se trouve encore à droite et vue de dos, mais assise sur un coffre de rangement.
C’est en comparant les lignes de composition que l’on comprend combien Renoir a ruminé et repensé en profondeur ce tableau qu’il admirait tant. La numide mise à part, la composition de Delacroix s’organisait autour d’un losange presque vide, centré sur le mystère de la porte rouge entre-baillée. Dans un format en hauteur cette fois, Renoir utilise la même composition en losange pour réorganiser les personnages autour d’une activité commune – l’habillage et le maquillage – et d’un premier rôle : la blonde crémeuse aux yeux chargés de khol, parisienne pur sucre grimée en algérienne.
Avec son visage composite, elle personnifie l’intention même de Renoir : remaquiller, tout en la déshabillant, ce qui était pour lui « la plus belle peinture du monde ».
Etude, Tate Gallery, Londres |
Etat actuel |
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Madame X (Virginie Amélie Avegno Gautreau)
John Singer Sargent, 1884, Metropolitan Museum of Arts [6]
« Il lui faut toute une année pour achever le portrait. La première version du portrait, avec son fameux décolleté, sa peau si blanche et son port de tête altier sur une bretelle tombée de son épaule donne un effet global encore plus audacieux et sensuel. Lorsqu’il est présenté à Paris au Salon des artistes français de 1884, il déclenche un scandale. Sargent remet en place la bretelle pour tenter d’apaiser la réaction du public, mais le mal est fait. Les commandes françaises se tarissent et il admet à son ami Edmund Gosse en 1885 qu’il envisage d’abandonner la peinture pour la musique ou les affaires. Finalement, il part s’installer à Londres et y poursuit sa carrière de portraitiste. » [7]
Madame Gautreau en 1891, Gustave Courtois, Musée d’Orsay, Paris
En 1891, le profil est inversé et la robe est passée du noir au blanc : mais l’épaule gauche est toujours dénudée, en clin d’oeil au scandale assumé.
Une manoeuvre pudique (Modest maneuver)
Pinup de Gil Elvgreen
En écho à la bretelle rattachée de Madame Gautreau, voici la manipulation inverse : en passant de la réalité à l’art, la jarretelle se détache.
Ana Maria à la fenêtre,
Dali, 1925, musée Reina Sofía, Madrid.
Ce tableau a été peint dans la maison de la famille à Cadaquès, lorsque la soeur de Dali avait dix sept ans. Il donne une impression de réalisme et de grand équilibre, alors qu’il contient un grosse anomalie :
- la fenêtre a un seul battant, l’absence de celui de gauche étant rendue moins criante par le linge blanc posé sur le rebord ;
et deux autres plus discutables :
- la maison que l’on voit dans le reflet de la vitre n’apparaît pas en vue directe (en fait, comme la fenêtre est ouverte à angle droit, le reflet peut parfaitement montrer une maison située en hors champ, sur la gauche de la fenêtre) ;
- les rayures du rideau de gauche sont verticales, celles du rideau de droite sont en oblique : il faut comprendre que le rideau de droite a été repoussé par le battant ouvert (même si l’oblique est exagérée).
Jeune Vierge autosodomisée par les cornes de sa propre chasteté,
Dali, 1954,Collection privée
Selon certains critiques, ce tableau serait, vingt ans après, une charge de Dali contre sa soeur, pour la punir d’avoir publié une biographie particulièrement négative. Selon d’autres, la femme serait Gala. En fait, le nu est copié sur une revue sexy des années 30.
Mais l’auto-citation fait peu de doute, ne serait ce que dans le détail des ballerines sans talon.
Dans le premier tableau, le point de fuite construit par les lignes du plancher, de l’embrasure et du battant, tombe nettement au-dessus du niveau de la mer (sommes à un étage élevé de la maison), un peu au dessus et à gauche de la jeune fille. Ainsi la construction est conçue pour appeler le spectateur à venir combler le vide, et s’accouder fraternellement à gauche de la jeune fille.
Dans le second tableau, le point de fuite place le spectateur dans une situation radicalement différente de l’admiration fraternelle de 1925 : voyeurisme, par sa position latérale ; et fétichisme, par sa position basse, au niveau de la croupe.
Dans les oeuvres de cette époque, les cornes de rhinocéros tronquées sont fréquentes. Phalliques vues de côté, elles se révèlent vaginales vues par la tranche (celle qui effleure la chevelure de la jeune fille), voire virginales lorsque la cavité disparaît (celle qui effleure sa croupe). C’est ainsi que le titre du tableau est topologiquement justifié.
Tandis que sept cornes volantes assiègent la jeune femme, sept fragments métalliques de la barre d’appui flottent dans l’air, ligne droites amollies en courbes, dont l’une se referme en jarretelle sur la cuisse et l’autre en prépuce sur la corne.
Vermeer, Le Dentellière (détail), 1669-71, Louvre, Paris |
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Dali prétendait que ce tableau « l’un des plus chastes de tous », lui avait été inspiré par la Dentellière : de même que la composition de Vermeer converge vers une aiguille qu’on ne voit pas piquer, de même celle de Dali élude, par le flou, la rencontre attendue de la croupe et de la corne.
Tandis que sept cornes volantes assiègent la jeune femme, sept fragments métalliques de la barre d’appui flottent dans l’air, ligne droites amollies en courbes, dont l’une se referme en jarretelle sur la cuisse et l’autre en prépuce sur la corne.
L’effet de striptease
Histoire de Pâris (Eléments d’un Coffret de mariage)
Atelier de Baldassare Ubriachi (Venise ou Florence) 1390-1400, Victoria and Albert Museum (N° A 27-1952)
- La scène 7 montre Mercure apparaissant à Pâris dans un rêve et lui demandant de départager les trois déesses.
Dans la scène 8, Mercure tenant la pomme d’or se décale en arrière, laissant les trois déesses nues face à Pâris toujours endormi.
L’invitation au déshabillage nuptial se fait donc sous l’alibi de l’onirisme.
Texte du phylactère :
« Laisse ce panneau fermé, sinon tu seras fâché contre moi ».
Bien sûr, le spectateur va ouvrir le panneau, et trouver derrière…
Diptyque satirique
Anonyme flamand, début XVIème, Collections de l’Université de Liège
…le derrière du même personnage, avec un chardon fiché dans son pantalon : » Ce ne sera pas ma faute car je t’avais prevenu avant. «
En face, un fou fait la grimace : « Et plus nous voudrons te mettre en garde, plus tu auras envie de sauter par la fenêtre. «
La signification précise de cette oeuvre unique, et notamment du chardon, nous reste inconnue. Contre quel interdit s’agit-il de nous mettre en garde ? Homosexualité, scatologie, avarice ? En l’absence de toute source et de tout élément de comparaison, mieux vaut s’abstenir d’échafauder [8].
Une Courtisane et Cupidon aveugle
Pietro Bertelli, vers 1588, MET
C’est à Venise, ville de toutes les licences, que Pietro Bertelli a publié des gravures à volets, le sommet de l’érotisme pour l’époque (sur de telles gravures à sujet macabre, voir Plus que nu).
Livre de famille (Stammbuch) de Philipp Hainhofer, 1597
D’après l’inscription en allemand, Philipp Hainhofer avait dix neuf ans quand il a collé dans son Stammbuch cette image, inspirée des gravures de Bertelli, que lui avait donnée un ami. Les deux sentences encouragent avec humour le jeune consommateur :
Peu de sagesse suffit à celui qui a bonne fortune |
Poco senno basta a chi fortuna è buona , |
Une fois la lampe enlevée, pas de différence entre les femmes |
Sublata lucerna nihil interest inter mulieres |
Cortesiana, Vedoa ferarese
Album de voyage, XVIIème siècle, photo Margherita Palumbo [0c]
Cette image est typique des albums personnels que les riches touristes du Nord faisaient réaliser par des artistes italiens. Elle met en parallèle deux stéréotypes, une courtisane multicolore et une veuve noire, sans doute moins opposés qu’ils ne nous le semble aujourd’hui : car les veuves étaient appréciées pour leur liberté sexuelle.
Qui reconnaît mon cul de derrière (wie kent mijn naers [kont] van afteren) |
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Courtisane tenant une image obscène
Honthorst, 1625, Saint Louis Art Museum [9]
La jeune femme en riches habits, diadème à plumes et décolleté pigeonnant, qui nous regarde de face en souriant, nous présente une femme nue, vue de dos, qui nous surveille entre deux doigts écartés en nous défiant de la reconnaître.
Il ne fait aucun doute qu’il s’agit du portrait promotionnel d’une courtisane, en public et dans l’intimité.
L’entremetteuse
Honthorst, 1625, Centraal Museum, Utrecht
On la retrouve comme enjeu dans cette transaction entre une vieille entremetteuse et un jeune homme dont la vue à contre-jour souligne la timidité.
Tandis que les mains de chair sont encore écartées, celle d’ombre fusionnent déjà sur le luth. Et l’éteignoir mis en évidence sous l’aisselle, dit bien ce qui va arriver à la bougie.
Nonne agenouillée
Martin van Meytens le jeune, 1731, Stockholm, Nationalmuseum
Le jeune nonne en prière se retourne en souriant vers le visage d’une vieille passant à travers les barreaux. Seul le rideau rouge posé bizarrement sur le le Prie-Dieu pourrait suggérer aux mauvais esprits l’idée d’un dévoilement….
La paillardise vient ici d’une triple transgression : scène de séduction entre femmes, entre religieuses, entre jeune et vieille, dans laquelle le spectateur s’identifie, par construction, à la vieille nonne libidineuse.
L’enfant gâté, La gimblette, Boucher, 1742, Staatliche Kunsthalle, Karlsruhe
La jupe relevée, L’oeil indiscret, Boucher, 1742, Collection privée
Réalisés pour le fumoir du financier Pierre Paul Louis Randon de Boisset, les deux peintures « découvertes » masquaient les deux peintures « couvertes » de manière à ménager, pour les spectateurs éclairés, le plaisir de la surprise et celui de la comparaison (voir plus d’informations dans Les pendants de Boucher).
L’odalisque habillée, collection particulière (65 x 51 cm) | L’odalisque brune, Louvre, Paris (65 x 53 cm) |
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Boucher, 1743
L’année suivante, Boucher réalise, en version nue et en version habillée, ce portrait affriolant dont on a dit, au choix, qu’il serait celui de sa femme ou de la Marquise de Pompadour. Vu la coïncidence de dates avec les tableaux précédents, , Il est probable que la version habillée servait de couvercle à l’autre.
Scène pastorale | Vénus et Cupidon |
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Peintures sur verre, XVIIIème siècle
Derrière la quenouille et la flûte se cachent deux instruments plus offensifs : l’arc et la flèche, que Vénus tient pour l’instant hors de portée d’un Cupidon impatient. Les sages occupations du recto – filer la laine et filer la chansonnette – sont trahies par le verso qui révèlent ce qu’elles taisent : le désir de tirer un coup.
Femme debout contre une table ou une épinette Füssli , 1790-1792, National Gallery, Ottawa |
Femme à la fenêtre Füssli , 1790-1792,Auckland Art Gallery |
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Exemple de pendant recto-verso avec cette vue de dos de l’affriolante Madame Füssli devant un rideau ouvert, puis vue de face à la fenêtre (noter la jupe probablement relevée)
Femme debout contre une table ou une épinette Füssli , 1790-1792, National Gallery, Ottawa |
Callypiga Füssli, 1790-1800, Collection privée |
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Exemple de pendant habillé/nu et bienséant/érotique : à droite, Madame Füssli [10] s’admire dans un miroir tout en se laissant admirer, encadrée par deux pieds de table gaillards. A noter l’étonnante frise du tapis, où une vulve se trouve doublement attaquée, puis relâchée, dans une sorte de cinématographe paillard.
Femme napolitaine
Dominique Vivant Denon, 1787, British Museum
D’autres artistes de la même époque ont sacrifié au fantasme de la jupe relevée : ces deux études font le tour du sujet.
La maja nue Goya, entre 1790 et 1800, Prado, Madrid |
La maja vêtue Goya, 1800-1803, Prado, Madrid |
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La version nue a précédé la version habillée, mais bientôt les deux ont été présentées en superposition, selon le même procédé que Boucher :
» les deux grands tableaux … étaient la propriété de Manuel Godoy ; le tableau avec la femme habillée était placé sur le tableau avec la femme nue, et c’était un mécanisme qui permettait de découvrir le second. » [11]
Jeune femme habillée en costume espagnol,
Manet,1862,New Haven, Yale University Art Gallery
Un peu plus tard, Manet s’amuse avec les classiques : sur le divan de Madame Récamier, il dépose la Maja Nue tout en la rhabillant… en homme ! [12]
La coquette habillée Antoine Wiertz, 1856, Musée Wiertz, Bruxelles |
Le miroir du Diable Antoine Wiertz, 1856, Musée Wiertz, Bruxelles |
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Wiertz renoue avec le procédé XVIIIème des deux peintures couverte et découverte, sans que nous sachions si la paire était destinée être présentée superposée ou juxtaposée.
L’élément novateur est ici le miroir qui, lorsque c’est le diable qui le manipule, déshabille la coquette et la transforme en dévergondée (voir Le miroir transformant 2 : transfiguration).
Terre érotique André Masson, 1955 |
L’origine du monde Courbet, 1866, Musée d’Orsay |
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Le dernier propriétaire, Jacques Lacan, avait demandé un cache à son ami André Masson. Il est fort probable que « Terre érotique », tracée d’un fin trait blanc comme par un pinceau à un seul poil, ait été conçue comme une antithèse ironique de l’abondante toison noire. Pour un résumé des aventures du célèbre tableau et de ses caches, voir [13].
Pendule à secret, vers 1900
La plupart des objets érotiques « à transformation » ne se contentent pas d’un simple striptease.
Alfons Walde, vers 1940, collection particulière
Le peintre autrichien Alfons Walde s’essaye ici au pendant Habillé/Déshabillé, mais sa formule favorite est celle de la femme recto-verso (voir 4 Les figure come fratelli : postérité).
Photo lescopainsd-abord.over-blog.com
En 1941 apparait un tout nouveau procédé breveté pour la première fois par Meyercord : les images de pin-up dénudées sont recouvertes d’une couche de décalcomanie blanche qui disparaît lorsqu’elle est humidifiée et refroidie [14].
Le procédé fonctionne aussi en recto-verso.
Il se décline jusque dans les années 80.
Pinups avec masque en papier cristal, Paris Hollywood N°82 1949
Pinups avec masque en papier cristal, vers 1960
En pleine mythologie de l’effeuillage, des revues parisiennes imaginent cette solution peu convaincante.
Miroirs à couvercle basculant
Une autre innovation plus robuste, due à la technologie allemande.
Sie kommen (Naked and Dressed)
Helmut Newton, 1981, Paris
La version nue révèle des symétries puissantes :
- devant, une brune et une blonde avancent à contrepied l’une de l’autre ;
- derrière, deux « suivantes » avancent les mains sur les hanches, chacune à contrepied de la « maîtresse » vers laquelle elle tourne la tête.
La version habillée ajoute des symétries différentes : les deux pantalons et les deux jupes se répartissent par symétrie centrale, tandis que les deux capes se trouvent dans la moitié droite. Le chapeau qui couronne la blonde la met en position de meneuse, d’autant qu’elle est maintenant la seule à lever le pied gauche (la deuxième fille a changé de pied).
A la difficulté technique, Newton ajoute la virtuosité thématique. Dans cette marche suspendue :
- la version nue met à égalité les deux dominantes, la brune et la blonde ;
- la version habillée consacre la victoire de la blonde.
Photographie de Olga Zavershinskaya
On passe de l’une à l’autre simplement en relevant la robe.
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