5 Débordements récurrents
Tous les débordements que nous avons vus jusqu’ici sont des inventions ad hoc, pour une image particulière d’un manuscrit particulier. Il existe cependant quelques cas où le même type de débordement apparaît de manière répétée, soit par une filiation souterraine que la rareté des exemples empêche de cerner, soit simplement parce que la même cause, chez des artistes éloignés, a produit la même idée.
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Dévot ou donateur
C’est certainement le cas d’utilisation le plus fréquent pour les débordements : encore rare à l’époque romane, il va se développer à l’époque gothique pour devenir très fréquent au XIVème siècle, avec la multiplication des Livres d’heures personnalisés.
Un étonnant précurseur carolingienv
Arnulf de Carinthie au pied de la Croix
896-99, Psautier de Louis le Germanique (St Bertin), Berlin BSB Ms. theol. lat. fol. 58 fol 120r
Cette enluminure pleine page a été rajoutée à la fin du 9ème siècle, dans le psautier de Louis le Germanique, à la cour de son petit fils le roi Arnulf de Carinthie, empereur d’Occident de 896 à 899. On l’a identifié récemment par l’inscription ARNOLF, lisible seulement en lumière ultraviolette [37] .
De toute l’enluminure carolingienne et ottonienne, cette page présente une composition unique : c’est le seul cas où le donateur transgresse l’intangibilité du cadre [37a]. L’audace est d’autant plus grande que le dévot se présente en taille réelle, en position d’honneur, et tenant de la main gauche la base effilée de la croix . Cette posture est des plus étranges compte tenu de l’iconographie des Crucifixions carolingiennes :
- du fait des gouttes de sang tombant des plaies des pieds, le dévot se trouve dans la même situation qu’Adam au pied de la croix ;
- il se trouve aussi à l’emplacement privilégié d’Ecclesia, levant son calice pour en recueillir le sang de la plaie du flanc, qui ici est absente.
Cette image particulière vient conclure un texte toute aussi particulier, une « prière à dire devant la croix » (fol 121r-122v) qui commence ainsi :
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Rédempteur du monde et éclaireur de ceux qui viennent en ce monde, regarde-moi prosterné devant toi et entends-moi t’appeler. |
redemptor mundi et inluminator venientum in hunc mundum respice me prostratum coram te et exaudi me in vocantem te. |
Un peu plus loin, le suppliant demande explicitement à être régénéré par le sang :
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Par l’arbre interdit, en transgressant négligemment ce qui lui avait été prescrit en premier, Adam a provoqué ton indignation. Recrée en moi ta créature, pour laquelle tu as donné, pendu à la potence de la croix, le prix très précieux de ton sang, |
Per lignum vetitum adam prevaricante primum comissis negligenter provacavi(t) indignationem tuam. Recrea in me creaturam tuum pro qua preciosissimum sanguinis tui pretium tradidisti in crucis pendens patibulo |
1026-50, Evangéliaire de Gundold (Cologne), Würt. Landesbib. St. Cod Bibl. 4° 2 a u. b., fol 9r
Au vu de cet exemple postérieur, , cette position de régénération n’est pas unique, d’autant plus lorsque la plaie du flanc est représentée. A noter cependant que le donateur est ici un ecclésiastique, et qu’il se garde de toucher la base hampée de la croix.
880-920 (c) RMN musée de Cluny, photo Thierry Ollivier |
888- 935, fresque provenant de la crypte de l’abbatiale Sankt Maximin de Trèves (c) Museum am Dom Trier, Cl. J. Mercieca, 2011 |
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Comme l’a montré B. Kitzinger [38], ce type de croix (que les spécialistes nomment Steckkreuz) fait référence aux croix de procession. Dans quelques ivoires et une autre miniature contemporaine [39], la hampe sert à enrouler le serpent du Mal, bloqué dans sa remontée par la partie élargie. La fresque de Trèves, située au dessus d’un autel, est particulièrement significative :
« L’axialisation de la scène autour du Christ en croix se prolonge par la mise en scène de la peinture, créant l’illusion que le Christ en croix et le calice sont directement posés sur la table liturgique, locus privilégié de l’échange entre Dieu et les Hommes. Ainsi, à travers une dialectique spatiale et visuelle, la Crucifixion dévoile l’efficacité du sacrement en matérialisant le corps et le sang du Christ à côté des espèces consacrées. D’ailleurs la forme de la croix, ici hampée, rappelle la morphologie des croix liturgiques qui étaient transportées et posées sur l’autel lors de certains rituels. » Julie Mercieca [40]
Charles le Chauve avant 869, Psautier de Charles le Chauve, BNF Latin 1152 fol 3v |
Arnulf de Carinthie au pied de la Croix, 890-99 |
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Dans les images de couronnement des empereurs carolingiens, consacrés par la main de Dieu, la main droite tient le sceptre et la main gauche le globe crucifère, symbole de l’Empire chrétien.
Dans la Crucifixion d’Arnulf, le podium sur lequel il plante la croix est contigu au prie-Dieu et fait pendant, en hors cadre, au panonceau INRI (Rex judeorum) : il serait alors tentant de considérer qu’il représente ici non pas seulement un autel, mais le royaume terrestre d’Arnulf. L’image pourrait être comprise comme la contrepartie privée et dévotionnelle de cette imagerie officielle : sans couronne et à genoux, de la main gauche (celle qui ne tient le sceptre, mais le globe crucifère), Arnulf plante, tel un étendard, la croix du Christ sur son royaume.
C’est bien ce que suggère la fin de sa prière :
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pour que, par ton célèbre étendard, dans les circonstances variées de la vie présente, on mérite partout d’être en sécurité. |
ut per hoc clarissimum tuum vexillum in praesentis vitae varietatibus merear ubique fieri tutus |
Les donateurs en hors cadre à l’époque romane
Saint Grégoire le Grand aux pieds de la Vierge, 1080-1100, Sermonnaire de Jumièges, Rouen BM Ms 1408 fol 51 |
Saint Grégoire d’Antioche aux pieds de la Vierge, 1143, Eglise de la Martorana Palerme |
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Lorsque le cadre est de type architectural, le fait qu’un suppliant passe devant n’est pas substantiellement différent d’une scène continue.

Evangiles de Judith de Flandre (Angleterre), vers 1060, Morgan Library MS 709 fol 1v
Ici l’audace est très grande puisque la donatrice, comtesse de Northumbrie, a pratiquement pénétré à l’intérieur de l’image, ne laissant traîner qu’un bout de robe. Elle y embrasse le bas de la croix-arbre, ce pourquoi on l’a souvent prise pour une représentation précoce de Marie-Madeleine (une iconographie qui n’apparaîtra que deux siècles plus tard, en Italie (voir 3 Toucher le pied du Christ : Marie-Madeleine).
1067, Théodore Gavras et son épouse Irina, Évangélaire de Sainte-Catherine du Sinaï, Bibliothèque nationale russe, gr. 172 fol 2v-3.
L’introduction du cadre et la taille réduite des dévots crée un effet de mise à distance, qui ici n’empêche pas les interactions : le Christ impose sa main sur l’époux tandis que la Vierge lui présente l’épouse. Ce Théodore Gavras, « patricien et topotirite, serviteur du Christ » est le père du futur saint Théodore Gavras, encore adolescent à l’époque : c’est donc seulement le rang social du couple (et non la sainteté du fils) qui lui vaut cette familiarité avec les personnages sacrés [41].
La consécration à la Vierge des abbayes de Cîteaux et de Saint Vaast
1125, Commentaires sur Jérémie, Dijon BM 130 fol 104 IRHT.
A l’intérieur du cadre, Henri I, abbé de saint Vaast et Etienne Harding, abbé de Cîteaux, offrent leurs abbayes à la Vierge. A cheval sur le cadre, le copiste Oisbertus, de Saint Vaast, offre quant à lui son codex à Etienne Harding, scellant l’alliance entre les deux abbayes. Mais au delà, il l’offre aussi à la Vierge, à qui il s’adresse directement :
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Pour (ce) livre, enrichis l’écrivain de la vie éternelle |
Pro libro dita scriptorem perpete vita |
« Oisbertus n’est pas dans la page, ni dans l’image, mais, comme l’observateur, devant celle-ci. Il offre ainsi le livre non seulement à la Vierge et à Etienne Harding, mais à l’image même, figurant Marie et l’abbé de Cîteaux : le livre qu’il a entre les mains est le manuscrit qui contient la miniature, dans une mise en abîme subtile » [42] .
Ajoutons, pour confirmer le caractère délibéré de cette mise en abîme, que le copiste pointe de l’index une page recto au milieu du livre, soit l’emplacement exact de la miniature.
Dans la suite de son analyse, Alessia Trivellone montre que l’image évoque aussi une apparition mariale dans une église, à laquelle assistent les deux abbés (nimbés), tandis que le scribe devant le cadre reste en dehors de cet espace sacré.

Ajoutons que, par son emplacement très précis, le livre se présente comme l’intersection entre la sphère terrestre verte et la sphère céleste bleue.
Fol 14r |
Fol 165v |
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Psautier Shaftesbury (Angleterre) 1130-40, BL Lansdowne 383
Ce psautier anglais a été réalisé pour une femme de haut rang, peut-être la reine Adeliza de Louvain [43]. Elle apparaît dans deux pages :
- prosternée à bonne distance du Christ en Majesté ;
- debout et masquant le cadre de la Vierge à l’Enfant, elle aussi en Majesté.
Dans les deux cas, son haut rang l’autorise à se présenter en position d’honneur, juste à l’aplomb du globe du pouvoir : crucifère ou florissant. Le degré de recouvrement avec le cadre semble réglé par l’affinité entre la dévote et cet emblème :
- pouvoir cosmique pour le Christ,
- pouvoir de germination pour la Vierge (sur le globe florissant marial, voir Disques au féminin).
Page de dédicace avec l’abbé Walther |
Annonciation avec l’abbé Walther |
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Bréviaire de l’abbaye bénédictine de Michelsbeuern,
1161-71, BSB Clm 8271 Münich, Bayerische Staatsbibliothek
Le manuscrit ne contient que trois images pleine page, et l’abbé Walther apparaît dans deux d’entre elles, en compagnie du couple de la Vierge et de Saint Michel (le patron de l’abbaye) :
- en débordement sur le cadre, dans la page de dédicace ;
- intégré à l’image, dans la page de l’Annonciation.
Le sujet de la page de dédicace est le Verbe : le livre fermé du Christ, le missel ouvert que l’Abbé nous présente, et le texte du cadre, sur le denier mot duquel sa personne vient opportunément s’inscrire :
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O Jésus, vie, salut, chemin, paix, lumière, gloire, vertu ! Reçois tous les voeux que te destine, en esprit, l’abbé Waltherus. |
Jhesu ! Vita, salus, via, pax, lux; gloria, virtus ! mente tibi tota quae destinat excipe vota Abbas Waltherus |
Ainsi s’explique la posture de l’abbé, le crâne frôlant les pieds de celui qu’il voit par l’esprit.
Dans la page de l’Annonciation, l’abbé se place dans l’image, à la verticale de la colombe, de profil comme l’ange et élevant les bras vers Marie. Le carré bleu central, le vase et l’inscription (« missus est ab angelo a deo in civitatem ») sont des ajouts du 16ème siècle [43a], de sorte qu’il est impossible de savoir ce que la scène signifiait réellement. Dans les Annonciations avec donateur au centre (voir 7-1 …au centre et sur les bords), il semble que l’idée soit de profiter de l’acceptation de la Vierge à la requête de l’Ange, pour qu’elle accepte du même coup la supplique du donateur.
Psautier provenant probablement de l’abbaye d’Ebracher (Würzburg)
Vers 1230, Münich, Universitatsbibliothek UB 4 Cod. ms. 24) (Cimelie 15)
C’est ici la donatrice Sophia qui est placée en position d’honneur, en face du sous-diacre Hiltegerus en habit sacerdotal. Le décalage de la mandorle par rapport au cadre crée en haut une impression d’ascension, et en bas en effet d’écho entre :
- les deux animaux terrestres, Lion et Taureau, chacun tenant un phylactère de louange qui monte vers le Seigneur ;
- les deux dévots humains, tenant une banderole unique qui réunit leurs deux contributions :
- côté donatrice : Pour que notre oeuvre t’agrée (Ut nostrum sit opus placitum)
- côté sous-diacre : Christ nous te prions (Tibi Christe rogamus).
Sur la forme très particulière de la mandorle, voir 3 Mandorle double symétrique.
1200-15, Miscellanea (St Pierre de Cluny) BNF Latin 17716 fol 23r
Cette miniature a pour particularité unique que la supplication du moine, dans l’image, est aussi le début de l’hymne Mater misericordie qui constitue le texte de la page :
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Mère de miséricorde, espérance et voie du pardon ; Sainte, pour nous implore ton saint fils. |
Mater misericordie, spes et uia uenie; pia pium pro nobis exora filium. |
Le phylactère tendu par le moine est accepté par la Vierge, qui intercède du regard auprès de son fils.
Le pied du moine dépasse le cadre de l’image et fait saillie dans l’espace de la notation musicale située en dessous, indiquant subtilement sa participation à deux domaines différents de la page. Ces domaines sont juxtaposés mais caractérisés par des temporalités distinctes : le domaine de (l’image dépeint une expérience visionnaire de la prière, qui est intemporelle, tandis que la notation musicale en dessous et à droite de l’image représente le temps du présent, le temps humain de la liturgie. Susan Boynton [44]
Bien que le débordement de ce pied soit minime, il est conçu pour répondre à un autre débordement discret, celui du pied de l’Enfant sur le phylactère. Ainsi ce dernier apparaît comme la projection en réduction, dans l’image sacrée, de l’hymne qui se développe dans l’espace liturgique : comme si l’écho du chant pénétrait, par ce canal, jusqu’à l’Enfant.
Psautier pour un monastère de cisterciennes (dit de Bonmont), région du Lac de Constance
Vers 1260 , Besançon BM MS 0054 fol 8
Ce psautier cistercien, illustré par une moniale dans un style encore roman, montre l’abbé Walters posant le bas de sa crosse sur la marche inférieure du trône, tandis que l’abbesse Agnesa reste prosternée en hors cadre. Les deux sont encouragés à s’approcher, en position d’honneur, par le geste de bénédiction de l’Enfant (pour d’autres exemples de la même époque, voix 6-1 Le donateur-humain : les origines (avant 1450) ).
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L’Etoile de la Nativité
Plusieurs illustrateurs ont eu indépendamment la même idée : placer en dehors du cadre cet élément transcendant
1190-1200, Psautier de Saint Louis, Angleterre Nord, Leiden University BPL 76 A fol 16v |
1188, Evangeliaire d’Henri le Lion et Mathilde d’Angleterre, Abbaye de Helmarshausen, Herzog August Bibliothek, Wolfenbüttel, Cod. Guelf. 105 Noviss. 2°fol 20r |
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Autant l’illustrateur anglais pratique volontiers les débordements – voir l’arrière-train du cheval (3 Débordements préromans et romans : en Angleterre), autant l’illustrateur germanique, corseté par le decorum de cette commande princière, n’en a eu l’audace que dans cette seule image, pour cette Etoile surnaturelle.
1215-17, Sacramentaire de Berthold (abbaye de Weingarten), Morgan MS M.710 fol. 19v
Le plus remarquable ici n’est pas l’étoile, mais la conception architecturale des trois registres, où les Rois mages :
- rentrent en haut à Bethléem par une porte à fronton,
- se présentent devant l’Enfant en grande tenue,
- revêtent leurs habits de voyage pour ressortir en bas par une porte crénelée, avec les mêmes chevaux, mais dans un ordre différent, le plus âgé reprenant d’un air courroucé la place de tête qui lui est due.
« Cette image exceptionnelle montre éloquemment comment le temps du récit, dont le développement va de plus en plus caractériser les images « gothiques », travaille l’épaisseur de l’image pour donner l’impression de l’approche vers le « lieu » de l’Incarnation, puis d’un nouvel éloignement. Ce lieu est un édifice montré alternativement à l’extérieur et à l’intérieur, dans la dynamique des deux déplacements inverses qui se figent dans le moment central de l’adoration; plus encore que la crèche, cet édifice, dont la disposition, la longueur et les orifices ordonnent et scandent la progression des rois, est bien une « métonymie » de l’Ecclesia ». Jean-Claude Schmitt ( [45], p 340)
Vers 1240, Portail de Rampillon
L’étoile se case dans l’écoinçon, entre l’arcature du roi le plus âgé et celle de la Vierge à l’Enfant. En face, dans le demi-écoinçon terminal, un ange sort d’un nuage pour observer la scène.
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Le repas chez Simon le Pharisien
Le repas chez Simon le Pharisien
Vers 1150, ANSELMUS CANTUARIENSIS, Salzburg, Stiftbibliothek Admont MS 289 fol 83r
Pour traduire la dynamique du récit, l’image représente la pécheresse deux fois, debout lorsqu’elle entre en scène, puis prosternée aux pieds du Christ :
Et voici, une femme pécheresse qui se trouvait dans la ville, ayant su qu’il était à table dans la maison du pharisien, apporta un vase d’albâtre plein de parfum, et se tint derrière, aux pieds de Jésus. Elle pleurait; et bientôt elle lui mouilla les pieds de ses larmes, puis les essuya avec ses cheveux, les baisa, et les oignit de parfum. Luc 7, 37-38
Le débordement, en décalant une des deux instances du personnage dans le passé immédiat de l’image, autorise cette duplication.
Psautier pour un monastère de cisterciennes (dit de Bonmont), région du Lac de Constance
Vers 1260 , Besançon BM MS 0054 fol 7
La dessinatrice recourt encore à la convention de représenter Marie-Madeleine deux fois :
- une fois dans l’image, habillée en moniale pour verser le parfum sur la tête du Christ ;
- une fois en débordement, les cheveux dénoués, pour essuyer ses pieds.
Le hors-cadre permet ici encore de dupliquer un personnage, en imprimant deux temporalités différentes à l’image : ici le débordement a valeur de futur immédiat.
1125-30, St Albans psalter, Hertfordshire, Hildesheim, HS St. Godehard 1 Fol 18v
Dans le même épisode, cet artiste anglais a fait déborder un serviteur apportant un récipient. Il ne s’agit pas d’une copie mal comprise, mais d’une utilisation différente du hors cadre, pour illustrer un autre moment de la narration :
…il dit à Simon: Vois-tu cette femme? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as point donné d’eau … tu n’as point versé d’huile sur ma tête ; mais elle, elle a versé du parfum sur mes pieds. Luc 7, 44-48
Ainsi le serviteur désappointé amène en retard le parfum manquant, et sa main vide fait pendant à celle de Simon mortifié.
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Habacuc transporté par les cheveux
Nous avons déjà rencontré la scène rare d’Ezéchiel transporté par les cheveux (voir 3 Débordements préromans et romans : en Angleterre). Un autre prophète emprunte plus fréquemment ce mode de locomotion angélique.
Vers 1050, dessinateur Placidus, Beatus de St Sever, BNF Latin 8878 fol 233v
Cette image du cycle de Daniel, due au dessinateur Placidus, montre l’ange transportant Habacuc par les cheveux, pour qu’il apporte à boire et à manger à Daniel dans la fosse au lions (Daniel 14, 34-36). Dans le Beatus de St Sever, les débordements sont pratiquement inexistants : cette mise en page est moins étonnante si l’on comprend qu’il ne s’agit pas d’une image encadrée dont un élément déborde, mais de deux figures sur fond blanc : l’ange et la fosse au lion, entourée par quatre murs (un cas similaire montre un ange transportant le diable dans une cage figurant les Enfers, voir 2 Débordements préromans et romans : dans les Beatus).
1125-50, Walthersbible, Michaelbeuern, Benediktinerstift, Man. perg. 1 |
1145-50 BIBLIA, PARS I (ADMONTER RIESENBIBEL) Wien, Österreichische Nationalbibliothek (ÖNB), Cod. Ser. n. 2701 fol 228r Daniel |
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Dans ces deux bibles germaniques, l’une suit la même tradition graphique (le cadre est assimilé aux parois de la fosse) tandis que l’autre traduit la situation par deux scènes encadrées : l’une montrant Darius face à Daniel dans sa fosse, l’autre montrant l’ange et Habacuc qui atterrit, en traversant les deux cadres et le plafond de la fosse.

1100-20, Bible de Santa Maria del Fiore, Bibl. Med. Laur, edili 125, fol. 259v
Cette Bible toscane du début du siècle n’atteint pas au même niveau d’intégration graphique : les deux scènes sont superposées dans l’ordre chronologique, et le vol d’Habacuc est suggéré seulement par ses pieds qui pendent hors du cadre.
La double page du Maitre de Jessé
C’est dire la qualité d’invention exceptionnelle d’un artiste français de la même période, auquel on a donné le nom conventionnel de Maître de Jessé.
Frontispice de Daniel
1120-35, Cîteaux, Dijon BM MS 132, fol 2v
La fosse aux lions est ici figurée par l’initiale A de Anno. Les protagonistes sont de taille décroissante, depuis l’ange coupé par l’angle supérieur droit jusqu’à Hababuc, puis à Daniel, puis aux six lions de la fosse (tous dans des poses différentes), puis au septième lion domestiqué sous ses pieds, décroissance voulue pour figurer un effet de profondeur entre les deux débordements, celui de l’ange au premier plan et celui des lions, à l’arrière plan…

…lions qui sont progressivement diminués de manière à ce que le dernier soit de taille à s’intégrer dans le cadre, à côté de l’oiseau qui le menace.

A noter que cette page est un cas d’école de perspective inversée (où le point de suite est « en avant » de l’image) : pour les fuyantes du trône (en jaune) et des grecques (en bleu). Pour celles du bord supérieur (en blanc), l’artiste a choisi un point de fuite situé au dessus de l’image, qui élève le regard vers une réalité supérieure.
Cette page d’une exceptionnelle qualité se trouve au verso d’un feuillet, rajouté au début d’un Commentaire de Jérôme sur Daniel à la place du feuillet primitif [46], et qui présente au recto un autre frontispice tout aussi remarquable :

Frontispice aux prophètes mineurs
1120-35, Cîteaux, Dijon BM MS 132, fol 2r
Les douze prophètes mineurs, barbus, sont représentés autour d’un Christ imberbe, tous dans des attitudes différentes, portant un court texte qui permet de les identifier. De même que le Christ déborde sur la mandorle, le cercle des prophètes déborde à son tour sur un cadre très chargé, rempli de motifs cufiques et zoomorphes. Le premier prophète en bas à droite, Naüm, se caractérise par une position qui a échappé aux commentateurs : l’artiste a tenté de le représenter de dos, entrant dans l’image à travers le cadre, comme en témoignent la plante du pied droit et les plis de la robe sur le fessier.

Les quarante martyrs de Sébaste, Constantinople, 10ème siècle, Museum für Byzantinische Kunst, Bode-Museum, Berlin (détail)
A une époque où le motif est pratiquement inexistant (voir 3 Le nu de dos au Moyen-Age (1/2)), l’artiste a été dépassé par son idée : il a tenté d’inventer une vue de dos à partir des schémas qu’il maîtrisait, et non par l’observation directe.
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Le rideau pendu au cadre
Un héritage antique
300-25 Diptyque de Claudius, Museo del duomo, Monza
Dès l’Antiquité, le rideau, qui parfois serpente autour d’une colonne, constitue un élément de majesté à l’arrière d’un grand personnage.
Frontispice
Pentateuque de Tours, vers 600, BNF NAL 2334 fol 2r
Il révèle ici les titres des Cinq livres du Pentateuque, inscrits en hébreux et en latin. Les quatre croix dorées qui le christianisent, associées aux quatre colonnes, suggèrent que le portique représente les Quatre Evangiles, au travers duquel apparaît le sens caché de l’Ancien Testament. La conque inscrite dans le fronton, comme dans le diptyque de Claudius, devient dans ce contexte chrétien un symbole de vie éternelle, tout comme les deux paons qui la surplombent.
Très tôt, le rideau ouvert est donc à la fois un décor honorifique, un symbole du dévoilement, et un objet graphique qui, par sa forme serpentine et son accrochage côté Ciel , constitue le dual naturel de la colonne, rigide et plantée dans la Terre.
Le cadre se réifie simultanément dans ces deux matières impériales que sont le marbre et la pourpre.
Vers 720, Béde le vénérable écrit le « De tabernaculo », une exégèse verset par verset des chapitres 24 à 30 de l’Exode, qui décrivent le Tabernacle de Moïse et notamment ses rideaux [46a]. On subodore que ce texte a pu rajouter au motif la nouvelle symbolique de « rideau du tabernacle », mais aucun exemple indiscutable n’a été apporté [46b].
L’apogée carolingienne
Adoration de l’Agneau
800-14, Évangiles de Saint-Médard de Soissons, BNF Latin 8850 fol 1v
Ce frontispice d’un Evangélaire prestigieux ayant appartenu à Charlemagne utilise la structure d’un théâtre antique pour figurer les quatre Vivants soutenant la mer de cristal, au dessus de laquelle les vingt quatre vieillards adorent l’Agneau. Considérée en creux, cette structure quaternaire permet la même transition vers le ternaire que dans le texte qu’elle illustre :
« Ces quatre animaux ont chacun six ailes; ils sont couverts d’yeux tout à l’entour et au dedans, et ils ne cessent jour et nuit de dire: » Saint, saint, saint est le Seigneur, le Dieu Tout-Puissant, qui était, qui est et qui vient ! « Apocalypse 4,8
Ainsi dans les vides entre les colonnes on peut lire en lettres d’or :
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Sanctus Dominus Deus Qui erat |
sanctus
et qui est |
sanctus Omnipotens et qui venturus est. |
Entre Deus et Omnipotens, la tête de lion dorée suspendue à rien, qui soutient les deux pans du rideau, renvoie au médaillon doré de l’Agneau tout en haut, d’où tombent des rayons de lumière : le texte de l’Apocalypse qualifie d’ailleurs l’Agneau de « Lion de Juda » [47]. Le rideau, qui en se soulevant laisse apparaître la Jérusalem terrestre, est ici la métaphore étymologique du mot Apo-calypse : Dé-voilement. De même que l’Apocalypse unifie les quatre Evangiles, le rideau joint les quatre colonnes, et dévoile les trois Temps de la présence du Christ : dans le Passé, dans le Présent et dans le Futur.
Le génie de ce frontispice unique est qu’il annonce par sa structure-même les pages qui vont suivre : les Canons, concordances entre les Evangiles, sont traditionnellement présentés dans des portiques allant de cinq à trois colonnes.
800-20, Le banquet des enfants de Job, Vat. Gr. 749, fol 16v (c) Biblioteca Vaticana |
880-920, Saint Matthieu, Evangiles du couronnement, BL Cotton MS Tiberius A II fol 24r |
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A l’époque carolingienne apparaît le motif des rideaux s’enroulant sur le bord supérieur du cadre, comme sur une tringle, ou sur les colonnes latérales.
Bible de Saint Paul Hors les Murs, vers 875, fol 10
C’est probablement dans ce manuscrit que la métaphore carolingienne du voile atteint sa complexité maximale. Dans le registre central, on retrouve le motif du rideau pourpre frappé de quatre croix dorées, ici fermé, transformant le Tabernacle biblique en un autel sur lequel l’Agneau ouvre le Livre aux sept sceaux. La figure barbue de droite est Moïse relevant son voile :
« Lorsque Moïse eut achevé de leur parler, il mit un voile sur son visage. Quand Moïse entrait devant Yahweh pour parler avec lui, il ôtait le voile, jusqu’à ce qu’il sortit; puis il sortait et disait aux enfants d’Israël ce qui lui avait été ordonné. Les enfants d’Israël voyaient le visage de Moïse, ils voyaient que la peau du visage de Moïse était rayonnante; et Moïse remettait le voile sur son visage, jusqu’à ce qu’il entrât pour parler avec Yahweh ». Exode 34,33-35
A noter que les quatre Vivants coopèrent pour enlever ce voile, y compris l’Ange de Saint Matthieu qui le soulève avec l’air de sa trompette. Comme l’a relevé Kessler [47a], le verbe « per-sonare », qui signifie « sonner de la trompette », est rapproché étymologiquement, par Boèce, de « persona » (la substance individuelle) et de « personae » (les masques de théâtre) : ainsi ce dévoilement est aussi un démasquage.
Frontispice du Lévitique, Bible de Saint Paul Hors les Murs, vers 875, fol 32
Cette composition unique présente quatre étages de rideaux :
- au premier registre, deux hommes en tunique blanche suspendent des rideaux à des crochets assujettis au cadre, et deux hommes en tunique orange les portent sur l’épaule, le temps de planter avec leur marteau les derniers crochets ;
- au deuxième registre, une tente s’ouvre, portée des deux côtés par une colonne et attachée à un anneau d’or fixé latéralement sur le cadre ;
- au troisième registre, devant des rideaux sombres, sont répétés deux groupes composés de Moïse à la barbe blanche, d’Aaron et de cinq lévites ;
- au quatrième registre, devant un rideau violet, « l’assemblée s’étant réunie à l’entrée de la tente de réunion » (Lev 8,4), Moïse et Aaron sacrifient un taureau et deux béliers (Lev 8,14-28).
Joachim E. Gaehde [47b] a analysé l’iconographie de cette page, qui suit de manière détaillée les passages de l’Exode et du Lévitique décrivant la construction et la consécration du Tabernacle de Moïse. Nous préciserons seulement ici ce qui concerne les rideaux.

Sur la base des mêmes textes, le Codex Amiatinus avait établi une vue en plan de ce que le Maître de la Bible de Saint Paul Hors les Murs représente en vue de face :
- les tentures (1) qui entourent le Saint des Saints, lequel renferme l’Arche d’Alliance (a) avec ses deux chérubins en or ;
- la tente (2) qui surplombe le Saint des Saints (non représentable sur le plan) :
« Tu feras pour la tente une couverture en peaux de béliers teintes en rouge, et une couverture en peaux de veaux marins, par-dessus. » Lev 26,40
- le voile de séparation (3) entre le Saint des Saints et le Saint, dans lequel se trouve la Table des pains de proposition (b) et le Candélabre (c) ;
- les rideaux à l’entrée du Tabernacle, sur le parvis duquel ont lieu les sacrifices.

L’Arche d’Alliance (dans le Saint des Saints) ne devrait pas être posée sur la Table des pains de proposition (dans le Saint), mais l’illustrateur profite de leurs points communs (les deux sont de bois d’acacia doré, sont équipés de quatre anneaux d’or et de deux barres de bois doré) pour les fusionner graphiquement et ainsi les christianiser :
- la partie tabernacle (au sens chrétien) reste en arrière, sous la tente ;
- la partie table d’autel, avec son rideau orné de croix, vient en saillie, de manière à ce que Moïse puisse la consacrer avec son calice doré.

Mais la trouvaille géniale de l’image est que les quatre étages de rideaux font apparaître en creux, par leur ouverture, une grande croix vert clair qui christianise l’ensemble de la composition, absorbant, d’une manière graphique, tout le Lévitique dans l’Evangile.
Une variante anglaise
La Sagesse dans son Temple, 975-1000 Prudence (Cantorbéry), BL Cotton MS Cleopatra C VIII fol 36r |
La Reine Emma, ses fils Harthacnut et Edward, et un scribe, Encomium Emmae Reginae, 1030-40, BL MS Add 33241 fol 1v |
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Trois manuscrits de Cantorbéry montrent la Sagesse trônant devant son temple aux sept colonnes (Proverbes 9,1). L’artiste se sert habilement du rideau pour masquer la dissymétrie entre les trois colonnes de gauche et les quatre de droite.
Dans le frontispice de l’Encomium Emmae Reginae, les rideaux jouent un rôle honorifique, mais aussi probablement symbolique, en joignant la fenêtre unique pratiquée dans le colonne maternelle et les deux fenêtres de la colonne filiale. L’artiste semble avoir été quelque peu dépassé par cette invention alambiquée, puisqu’à droite le rideau et le manteau du fils sont indiscernables. La division dissymétrique du baldaquin pourrait bien être un hommage courtisan à la Sagesse de la reine, les sept lambrequins évoquant subtilement les sept colonnes de son Temple.
L’adoption romane
Le motif va se banaliser à l’époque romane, dans des manuscrits qui ne pratiquent par ailleurs aucun autre débordement : preuve que le rideau n’est pas perçu comme sortant de l’image, mais comme faisant partie intégrante du cadre.
St Marc
Vers 1100, Evangéliaire (Beauvais, abbaye Saint-Quentin), Amiens BM 24 fol 53 IRHT
Le cas le plus fréquent est celui des rideaux qui s’enroulent autour de l’arcature qui forme le cadre des portraits des Evangélistes. Dans cet exemple particulièrement expressionniste, le rideau entraîne, dans une sorte de danse des voiles, le lion, le rotulus et même Saint Marc, qui se contorsionne dans les plis serpentins de ses vêtements.
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Saint Matthieu, fol 17v |
Saint Luc, fol 91v |
1100-25, Evangiles de Préaux, BL Add MS 11850
Les cadres de style anglo-normand sont particulièrement sophistiqués. Ceux-ci sont composés de quatre bandes parallèles qui se soulèvent pour laisser passer les fleurons. Dans celui de Saint Luc, une des bandes a la même couleur que le ciel, ce qui crée une ambiguïté graphique : mais il s’agit bien d’un plein, et non d’un vide, puisque cette bande bleue masque certains fleurons.
Le rideau imite cette luxuriance végétale, mais tient par des crochets dorés, distincts des fleurons. Celui de Saint Matthieu va jusqu’à s’enrouler sur le coin du siège. A noter que cette miniature obéit à une perspective particulièrement tortueuse : le siège est vu de dessous, mais la tablette de dessus, comme celle de Saint Luc.
Une adaptation germanique
Saint Emmeran, 1080-1100, Evangéliaire d’Heirich IV, Cathédrale de Cracovie, Cod. 208 |
Saint Jérôme, 1150, Evangéliaire, BSB Clm 14267 fol 15v |
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La formule allemande est très codifiée : le rideau ne se noue pas autour de la totalité du cadre – débordement trop radical – mais uniquement de son liseré interne, qui se réifie en tringle.
Cène, p 21 |
Noces de Cana, p 50 |
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1149-50, Perikopenbuch aus St. Erentrud, Salzburg, BSB Clm 15903
Cet illustrateur s’en sert à de nombreuses reprises, comme un motif purement décoratif, sans valeur symbolique : dans ces deux images, le rideau est tantôt convexe et tantôt concave au dessus de la figure du Christ. Les festons font écho à ceux de la nappe qui, bizarrement, s’enroule elle-aussi autour du bord de la table. Dans la Cène, deux lampes à huile sont suspendues à la même tringle.
La Cène, fol 15v
1170-80, Evangéliaire de Passau, BSB Clm 16002
Cet autre illustrateur recopie la nappe et les lampes, mais pas le rideau : ce qui montre bien son caractère facultatif, du moins dans une salle à manger.
Annonciation, p 67 |
Naissance de Saint Jean Baptiste, p 148 |
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1149-50, Perikopenbuch aus St. Erentrud, Salzburg, BSB Clm 15903
Dans ces deux pages, les bords latéraux symbolisent les murs de la maison, porte d’entrée incluse.
Dans l’Annonciation, le rideau de la chambre de la Vierge s’enroule au travers de la fenêtre, sans autre nécessité apparente que l’abus du procédé. Le rapprochement avec la miniature de la Reine Emma et de ses fils, exactement contemporaine, laisse néanmoins soupçonner que ce motif étrange de la colonne non pas entourée, mais pénétrée par un rideau tombant du ciel, pourrait avoir un lien avec la Maternité bénie par Dieu.
Dans la Naissance de Saint Jean Baptiste, le rideau troue le plafond et serpente autour des créneaux, avec pour justification de relier célestement les vieux époux (Elisabeth et Zacharie) en passant par une invention de l’artiste, le jeune couple venu visiter l’accouchée :
« Ses voisins et ses parents apprirent que le Seigneur avait fait éclater envers elle sa miséricorde, et ils se réjouirent avec elle » Luc 1,28
Autant l’artiste reprend pour cette scène la structure byzantine (avec le bain de l’enfant au registre inférieur), autant ses rideaux exubérants sont typiquement occidentaux.
Naissance St Jean Baptiste, fol 30v |
Naissance de Jésus, fol 37v (frontispice de l’Evangile de Matthieu) |
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1170-80, Evangéliaire de Passau, BSB Clm 16002
Le copiste de Passau n’utilise le rideau que dans ses deux scènes de naissance : ce qui tendrait à prouver que, pour lui, le rideau est un plutôt un élément narratif, faisant partie du mobilier de la chambre.
1176, Psautier de Windberg, BSB Clm 23093 p 132
Le rideau constitue ici un élément de majesté au dessus de la Vierge à l’Enfant, tout en suggérant, par son ventre central qui retombe par dessus l’arcade, une continuité virginale entre la Mère et le Fils.
Nativité, vers 1170, Psautier de Copenhague, Angleterre, KB Thott 143 2º fol 9v
Ce manuscrit anglais recourt dans plusieurs pages au même procédé, à l’exclusion de tout autre débordement. Ici, le rideau est suspendu en haut sous le liseré doré et il s’enroule, latéralement, autour du même liseré.
La pratique des liserés dorés, possiblement posés par un artiste spécialisé, a probablement favorisé cette dissociation du cadre entre paroi et contenu décoratif peint que nous avons déjà observée, ainsi que l’assimilation du bord métallique à une tringle.
Une valeur mystique

Dieu, personne ne le vit jamais (Jean 1,18)
Vers 1300, Rothschild Canticles (Flandres ou Rhénanie) Yale, Beinecke Library, MS 404 fol 106r
Cette page d’un manuscrit mystique de la période gothique reprendra de manière très originale le motif des rideaux accrochés au cadre pour illustrer, paradoxalement, la citation de Jean proclamant l‘invisibilité de Dieu ( [48], p 124). Les quatre rideaux évoquent la tente de la Rencontre (Exode 33,7-23) sous laquelle Yahweh proclame à Moïse cette invisibilité ( [49], p 147). Ils sont soulevés par deux arcs de cercle nuageux, révélant la Trinité composée de trois enveloppes concentriques, nuageuses à l’extérieur et ignées à l’intérieur [50].
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L’homme devant l’arcade
Longtemps les seules miniatures pleine plage ont été celle des Evangélistes écrivant, en frontispice de leur livre. Dans l’immense majorité des cas, leur dignité s’oppose à tout débordement. Mais il y a quelques rarissimes exceptions.
Vocation de St Matthieu |
St Matthieu écrivant |
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880-900 Evangéliaire carolingien, Prague Kapitulni Knihovna Cim 2, fol. 24r
Cet évangéliaire enluminé en France a la particularité unique d’ouvrir chaque Evangile par un bifolium. Celui de Saint Matthieu montre sa conversion, alors qu’il laisse tomber l’argent et l’épée du percepteur pour suivre le Christ, qui tient en main un rotulus. Ce mouvement de poursuite trouve une écho dans la page recto, où la boîte à rotulus semble également sortir vers la droite, à l’imitation du Christ.
Mois de Juillet, 855, Martyrologe pour l’empereur Lothaire premier (Reichenau), Vatican Cod. Reg. Lat. 438, fol 15v
Ce manuscrit carolingien de Reichenau est exceptionnel pour sa liberté graphique. Tous les Mois sont personnifiés devant une arcade, mais Juillet moissonneur déborde largement de la faux. La bestiole n’est autre que « le signe ardent du Cancer ». Les deux personnages sous les colonnes représenteraient, dit-on, les travailleurs qui soutiennent la société.
Saint Marc, fol. 2v |
Un moine présentant le codex à Gero, fol. 7v |
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969, Gero Codex (Reichenau) ULB Darmstadt Hs.1948
L’art ottonien est, comme nous l’avons vu, très rétif aux débordements. L’exception apparaît à nouveau à Reichenau, avec ce débordement latéral du siège. L’intention est de créer un effet de profondeur, mais l’artiste tient également au decorum du cadre. Ce pourquoi, dans l’image de gauche, il prolonge la colonne jusqu’en bas, au détriment du réalisme spatial.
Ce type de difficulté conceptuelle explique sans doute pourquoi, en dehors du scriptorium très avancé de Reichenau, les débordements des Evangélistes sont si rares.
Crucifixion, fol 1v |
Le pape Grégoire, fol 2r |
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950-70, Fragments (Corvey) inséré dans un sacramentaire (Reichenau), Stadtbibliothek Leipzig Ms. CXC
Dans la page recto de ce bifolium, le Pape Grégoire, inspiré par la colombe du Saint Esprit, regarde son livre sur lequel est inscrit :
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Grégoire écrit ce que lui dicte l’Esprit nourricier |
SCRIBIT GREGORIVS DICTAT QVAE SP[IRITU]S ALMVS |
Or il n’est pas montré en train d’écrire, mais de méditer. D’où une première interprétation [51] dans laquelle la Crucifixion, sur la page verso, représente la vision à laquelle Grégoire assiste, en esprit.
Mais cette lecture n’épuise pas la signification de cette construction complexe : pourquoi avoir décentré la croix latéralement, avec l’inconvénient de repousser Marie sur le cadre et de laisser moins de place pour le texte qui la concerne ? Celui-ci, écrit dans l’épaisseur du bord gauche, descend ainsi beaucoup plus bas que celui qui concerne Saint Jean, dans le bord droit :
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Brillante Etoile de la mer, intercède pour tous, mélangés |
Et toi, virginal Jean, prie avec la Vierge. |
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F V L G I D A S T E L L A M A R I S P R O C U N C T I S P O S C E M I S C E L L I S |
E T T U I U N G E P R E C E S C U [ M ] U I R G I N E U I R G O I O H A N E S |
Par le mot CUNCTIS (tous), le texte de Marie résonne avec celui du Christ inscrit, en haut et en bas, de part et d’autre de la Croix :
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Sur ta Croix, ô Christ, cloue toutes les fautes |
IN CRUCE CHR[IST]E TUA CONFIGE NOCENTIA CUNCTA |
Le dernier texte, réparti sur les bords supérieur et inférieur, s’applique aux deux éléments en hors cadre, en haut et en bas de la Croix :
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Ceci signifie l’Agneau |
ANNUAT HOC AGNUS |

Tandis que le mot AGNUS commente le panonceau INRI et le mot PESTE le serpent (en blanc), la répétition du mot CUNCTUS (en jaune) souligne la complémentarité de Marie et du Christ dans la Rédemption de tous : Marie plaide, le Christ juge, et Saint Jean sert d’assesseur. Ce qui est une première manière de justifier la proximité de Marie et du Christ dans l’image.
Si l’on prend maintenant en compte la seconde page, on constate que Marie, intermédiaire entre le Christ et les hommes, joue le même rôle que le Livre, intermédiaire entre l’Esprit Saint et les hommes (en vert). Par sa posture penchée au dessus du pupitre et sa position au niveau du suppedaneum (ligne bleue), Grégoire s’identifie au Christ. Mais en tant que scribe de l’Esprit Saint, il s’identifie aussi à Jean l’Evangéliste (cercles violets).
Ainsi les textes et les débordements coopèrent pour donner tout son sens à ce bifolium inspiré.
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Le haut et le bas de la Croix
Le débordement que nous venons de voir dans la Crucifixion de Corvey avait un but symbolique : opposer, aux deux bouts d’un même bois, le panonceau cloué et le serpent enroulé, de manière à démontrer le lien de causalité entre la Chute et la Rédemption.

1214, HS 152 Domgymnasium Magdeburg, [51a]
Mais la plupart du temps, le haut et le bas débordent pour une raison purement graphique : ici l’artiste a voulu inscrire dans un carré les trois personnages, de taille égale. Il a donc :
- fait légèrement déborder en haut les deux luminaire et le haut du montant vertical ;
- dessiné en hors cadre le Golgotha avec le crâne d’Adam.
Cette astuce graphique permet de montrer à la fois la hauteur de la croix et la proximité de Marie et Jean avec le Christ, ce qui serait impossible dans une représentation réaliste.
Cette miniature est caractéristique du « style dentelé » (Zackenstyl), intermédiaire entre l’ottonien et le gothique, qui naît en Thuringe au début du XIIIème siècle, puis influence toute l’Allemagne du Sud.
La Femme et le dragon, fol 14r
Scheyerer Matutinalbuch, 1215-30, BSB Clm 17401(1)
Ce manuscrit, qui provient du monastère bénédictin de Scheyer en Bavière, comporte un cahier d’illustrations en style dentelé. La toute première page montre une Vierge à l’Enfant, dans la situation de la Femme de l’Apocalypse :
« Un autre signe parut encore dans le ciel: tout à coup on vit un grand dragon rouge ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes, sept diadèmes; de sa queue, il entraînait le tiers des étoiles du ciel, et il les jeta sur la terre. Puis le dragon se dressa devant la femme qui allait enfanter afin de dévorer son enfant, dès qu’elle l’aurait mis au monde. » Apocalypse 12,3-4
Le dragon a bien sept têtes et dix cornes, mais la Femme n’a rien de ce que décrit le texte « revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête. » C’est une Vierge à l’Enfant équipée de deux grandes ailes, qui illustre en fait la suite du texte :
« Quand le dragon se vit précipité sur la terre, il poursuivit la femme qui avait mis au monde l’enfant mâle. Et les deux ailes du grand aigle furent données à la femme pour s’envoler au désert, en sa retraite, où elle est nourrie un temps, des temps et la moitié d’un temps, hors de la présence du serpent. Alors le serpent lança de sa gueule, après la femme, de l’eau comme un fleuve, afin de la faire entraîner par le fleuve. Mais la terre vint au secours de la femme ; elle ouvrit son sein et engloutit le fleuve que le dragon avait jeté de sa gueule. » Apocalypse 12,13-16
L’illustrateur s’est arrêté juste avant le passage graphiquement délicat du sein engloutissant le fleuve, en étoffant la narration par deux débordements diagonalement opposés :
- celui de la queue sur le bord inférieur gauche, pour souligner que le dragon « fut précipité sur la terre » ;
- celui de l’aile sur le bord supérieur droit, pour souligner qu’elle a permis à la Femme de « s’envoler au désert ».

Crucifixion, fol 14v
En tournant la page, l’histoire du Dragon et de la Vierge se poursuit dans cette Crucifixion. La légende en dessous de l’image est en général comprise de travers [51b], du fait d’une difficulté de traduction :
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Si la mère ne s’était pas enfui devant lui – elle qui allait bientôt accoucher, |
Huic nisi cessisset mater mox quem peperisset, |
La difficulté est que « huic cessisset » ne doit pas être compris au sens premier du verbe céder : « avait obéi au dragon », mais au sens plus rare de « avait cédé le pas, avait reculé ». Il s’agit donc d’une simple paraphrase de l’Apocalypse, qui résume l’image précédente.

Les deux piédestaux hexagonaux sur lesquels sont juché la Vierge et Saint Jean n’ont rien de mystérieux non plus : ils servent à rattraper la hauteur de la croix, puisque l’illustrateur n’a pas choisi de placer le dragon en hors champ, comme le Golgotha dans le manuscrit de Magdeburg. Ils permettent également d’éviter le contact des pieds avec le dragon. Le débordement de sa gueule, n’avalant qu’un bout de bois au lieu d’avaler l’Enfant, illustre littéralement le second vers de la légende.

Le haut de la page présente un débordement purement technique, celui du panonceau. Tandis que la plupart des images du cahier comportent un cadre vert interne autour d’un fond bleu, l’artiste a choisi ici une composition alternée : de part et d’autre de la poutre verticale, mais aussi entre les deux registres que délimite la poutre horizontale. Le décrochement des cadres internes accentue l’opposition entre le registre « terrestre », où la Vierge et Saint Jean sont plantés sur leurs piédestaux, et le registre « céleste », où deux anges pénètrent en vol horizontal. Plutôt que de percer le bord (comme le font habituellement les êtres surnaturels), ils passent par dessous, ce qui accentue le dynamisme de cette plongée arrêtée.
Crucifixion, fol 14v |
Ascension, fol 15r |
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Car la Crucifixion forme un bifolium avec l’Ascension, dans laquelle les deux mêmes anges, après être descendu chercher le Christ sur la croix, remontent maintenant au ciel en accompagnant sa mandorle.
La légende du haut combine un vers composé pour l’occasion, et une citation littérale d’Apocalypse 12,5 :
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Finalement, l’enfant en question fut soulevé au dessus des hauteurs |
Tandem prolatus puer est super alta levatus. |
L’expression « prolatus puer » joue sur le double sens de l’adjectif : l’enfant dont il est question, mais aussi l’enfant révélé.
Le bas de l’image, où le dragon expulse dans un fleuve d’eau les trois hérésiarques Arius, Sabellius et Photin, constitue une allégorie unique du Concile de Nicée [51c].
Ainsi les trois premières pages du cahier illustré enchaînent trois scènes habituellement disjointes, réunies sous la forme très originale d’une aventure entre le dragon et la Vierge, assimilée à la Femme de l’Apocalypse. Les légendes rédigées ad hoc assurent la continuité narrative, assistées graphiquement par des débordements astucieux. La quatrième page – une sorte de triomphe marial où le dragon n’apparaît plus – rompt la séquence narrative, et la suite du cahier [51d] ne présente plus de débordements.
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Article suivant : 6 Débordements dans les Bestiaires
Evangiles de Lindisfrane, saint Matthieu, 680-700, BL Cotton ms. Nero D. IV, fol 25vLe personnage nimbé qui se cache derrière le rideau ne fait pas l’unanimité : Moïse, Ezéchiel, Isaïe, le Christ… Voir Michelle P. Brown « The Lindisfarne Gospels: Society, Spirituality and the Scribe » p 362 https://books.google.fr/books?id=sdOzz5HzxngC&pg=RA1-PA362 . Il s’agit probablement d’une représentation précoce de Moïse relevant son voile (voir [47a]).
880-920 (c) RMN musée de Cluny, photo Thierry Ollivier
888- 935, fresque provenant de la crypte de l’abbatiale Sankt Maximin de Trèves (c) Museum am Dom Trier, Cl. J. Mercieca, 2011
Charles le Chauve avant 869, Psautier de Charles le Chauve, BNF Latin 1152 fol 3v
Saint Grégoire le Grand aux pieds de la Vierge, 1080-1100, Sermonnaire de Jumièges, Rouen BM Ms 1408 fol 51
Saint Grégoire d’Antioche aux pieds de la Vierge, 1143, Eglise de la Martorana Palerme
Fol 14r
Fol 165v
Page de dédicace avec l’abbé Walther
Annonciation avec l’abbé Walther
1190-1200, Psautier de Saint Louis, Angleterre Nord, Leiden University BPL 76 A fol 16v
1188, Evangeliaire d’Henri le Lion et Mathilde d’Angleterre, Abbaye de Helmarshausen, Herzog August Bibliothek, Wolfenbüttel, Cod. Guelf. 105 Noviss. 2°fol 20r
1125-50, Walthersbible, Michaelbeuern, Benediktinerstift, Man. perg. 1
1145-50 BIBLIA, PARS I (ADMONTER RIESENBIBEL) Wien, Österreichische Nationalbibliothek (ÖNB), Cod. Ser. n. 2701 fol 228r Daniel
800-20, Le banquet des enfants de Job, Vat. Gr. 749, fol 16v (c) Biblioteca Vaticana
880-920, Saint Matthieu, Evangiles du couronnement, BL Cotton MS Tiberius A II fol 24r
La Sagesse dans son Temple, 975-1000 Prudence (Cantorbéry), BL Cotton MS Cleopatra C VIII fol 36r
La Reine Emma, ses fils Harthacnut et Edward, et un scribe, Encomium Emmae Reginae, 1030-40, BL MS Add 33241 fol 1v

Saint Emmeran, 1080-1100, Evangéliaire d’Heirich IV, Cathédrale de Cracovie, Cod. 208
Saint Jérôme, 1150, Evangéliaire, BSB Clm 14267 fol 15v
Cène, p 21
Noces de Cana, p 50
Annonciation, p 67
Naissance de Saint Jean Baptiste, p 148
Naissance St Jean Baptiste, fol 30v
Naissance de Jésus, fol 37v (frontispice de l’Evangile de Matthieu)
Vocation de St Matthieu
St Matthieu écrivant
Saint Marc, fol. 2v
Un moine présentant le codex à Gero, fol. 7v
Crucifixion, fol 1v
Le pape Grégoire, fol 2r
Ascension, fol 15r
Les hostes, fol 102r
Les panotii, fol 104r
Les sigelwara
vers 1050, Marvels of the east, BL Cotton Tiberius B V fol 82r
1100-1200, Bodleian Library MS Bodley 614, fol. 41r
1200-10, Bestiaire Royal, BL MS 12 C XIX fol 10v
1265-70, Bestiaire divin, BNF fr 14969 fol 28v
1280-1300, Bestiaire divin, BNF fr 14964 fol 147r
1185, Worksop Bestiary, Morgan Library, MS M.81 fol 35r
Blaireaux, 1225-50 Bodleian Library, MS. Bodley 764 fol 50v
Antilope, 1185, Worksop Bestiary, Morgan Library, MS M.81 fol 9v
Monocérus, 1200, Aberdeen Univ. Lib. MS 24 (Aberdeen Bestiary), folio 15r
Vers 1230, Rochester Bestiary, Royal MS 12 F XIII fol 10v
1265-70, Bestiaire divin, BNF fr 14969 fol 26v
1230-40, BL Harley MS 4751 fol 14r
1265-70, Bestiaire divin, BNF fr 14969 fol 33r
1200, Aberdeen Univ. Lib. MS 24 (Aberdeen Bestiary), folio 13r
1200-20, Bodleian Library, MS. Ashmole 1511 fol 19r
1200-20, Bodleian Library, MS. Ashmole 1511 fol 72r
1425, Heidelberg Vat Pal. lat. 291 (De rerum naturis), folio 102r
Deux pies, 1185, Worksop Bestiary Morgan Library, MS M.81 fol 53v
1185, Worksop Bestiary, Morgan Library, MS M.81 fol 48r
1200-10, Bestiaire Royal, BL MS 12 C XIX fol 38r
1200-20, Bodleian Library, MS. Ashmole 1511 fol 74r
1265-70, Bestiaire divin, BNF fr 14969 fol 13r
Fol 67v
Fol 68r
1200, Aberdeen Univ. Lib. MS 24 (Aberdeen Bestiary), folio 41r
1200-20, Bodleian Library, MS. Ashmole 1511 fol 52v
1225-50, Bodleian Library, MS. Bodley 764 fol 67r
1265-70, Bestiaire divin, BNF fr 14969 fol 49r
1287, Lippische Landesbibliothek, Ms. 70 (Der Naturen Bloeme), folio 74v
1185, Worksop Bestiary, Morgan Library, MS M.81 fol 47r
1200-10, Bestiaire Royal, BL MS 12 C XIX fol 37r
Le chat (musio) et la souris (mus)
L’homme et le dipsa, 1225-50 Bodleian Library, MS. Bodley 764 fol 98v
Crabe s’attaquant à une huitre, fo 97v
Emorrois s’attaquant à un homme, fol 93v
1200, Aberdeen University Lib. MS 24 (Aberdeen Bestiary), folio 49r
1300-10 Peterborough Bestiary England, Corpus Christi College Parker Library, MS 53 fol 199v
1230-1240, BL Harley MS 4751 fol 54r
1280-1300, British Library, Sloane MS 278 (De avibus, Physiologus), folio 48v
1265-1270 Bestiaire divin BnF fr 14969 fol 60r
Panthère et lion
1230-40, BL Harley MS 4751 (Harley Bestiary), folio 8r
1265-70, Bestiaire divin, BnF fr 14969, fol 60v
1185, Worksop Bestiary, Morgan Library, MS M.81 fol 15v
1265-1270, Bestiaire divin, BNF fr 14969 fol 31r
Le faucon émerillon conte une corbeau et un renard, folio 87v
Chloreus (loriot ?) volant un oeuf au corbeau , folio 91r
1185, Worksop Bestiary, Morgan Library, MS M.81 fol 28r
1225-50, Bodleian Library, MS. Bodley 764 fol 31v
1225-50, Bodleian Library, MS. Bodley 764 fol 76v
1230-1240, BL Harley MS 4751 fol 49r
L’ourse et ses oursons, 1185, Worksop Bestiary, Morgan Library, MS M.81 fol 37v
Le martin-pêcheur et son poussin, 1300-10, Peterborough Bestiary, Corpus Christi College Parker Library, MS 53 fol 200v
1185, Worksop Bestiary, Morgan Library, MS M.81 fol 81v
1200-10, Bestiaire Royal, MS 12 C XIX fol 65v
1200, Aberdeen Univ. Lib. MS 24 (Aberdeen Bestiary), folio 67v
1200-20, Bodleian Library, MS. Ashmole 1511 fol 80v
1200-10, Cambridge University Library, Ii.4.26, folio 4v
1265-1270, Bestiaire divin, BNF fr 14969 fol 38r
L’onagre, fol 35r
La fourmi, fol 17r
Les éléphants et la mandragore, fol 59r
La récolte de la mandragore, fol 61v
Dragon, 1236-50, British Library, Harley MS 3244, folio 59r
1185, Worksop Bestiary, Morgan Library, MS M.81 fol 52r
1200-10, Cambridge, Ii.4.26 , fol 37v
1287, Lippische Landesbibliothek, Ms. 70 ( Der Naturen Bloeme ) fol 54r
Chevaux, Vers 1230, Rochester Bestiary, Royal MS 12 F XIII, f. 42v
La vache et son veau, 1225-50, Bodleian Library, MS. Bodley 764, folio 41v
Le Héron
Cerf
1230-40, BL Harley MS 4751 (Harley Bestiary), folio 25r
1225-50, Bodleian Library, MS. Bodley 764 fol 44r
Le foulque, fol 61r
Les sirènes, fol 74v
1185, Worksop Bestiary, Morgan Library, MS M.81 fol 50r
1200-10, Bestiaire Royal, MS 12 C XIX fol 40r
Le Caméléon, 1225-50, Bodleian Library, MS. Bodley 764, folio 27r
Le Leucrote, 1230 ca Rochester Bestiary, Royal MS 12 F XIII fol 23r
Le Sermon du Pélican
Le Sermon du Castor
Le Sermon de la Panthère,
Le riche jetant son or à la mer, 1265-1270, Bestiaire divin BnF fr 14969 fol 48r
Josué prend la ville d’Haï , fol 10v
La mort de Saül, fol 35v
Josué fait pendre les cinq rois Amorites , fol 11v
Déborah contre les Cananéens, fol 12r
Saül contre les Amalécites, fol 24v
La mort d’Abimélech lors du siège de Thebez, fol 14r
Samson transporte les portes de Gaza sur la montagne, fol 15r
Les deux sacrifices, fol 30r
Saül brise le siège de Jabès par les Ammonites, fol 23v
Jonathan rejoint les Philistins sur la montagne, fol 24r
fol 27r
fol 28v
Joseph et ses frères, fol 6v
Mort d’Abner, fol 37v

Fol 34v
Fol 35r
Fol 38v
Fol 39r
Fol 41v
Fol 42r
Ammon abuse de sa demi-soeur Tamar,
Verso
Adam et Eve expulsés du Paradis, Musée Marmottan
La traversée de la Mer Rouge, Walters Museum, W.106 fol 10r
Les animaux entrent dans l’Arche, fol 2r
Loth et sa famille fuient Sodome, fol 4r
Les Hébreux adorent le Veau d’Or et Moïse brise les Tables de la Loi, fol 13r
Le Christ apparaît au Lac de Tibériade, fol 20r
Médaillon 2
Médaillon 8
Médaillon 10
Le miracle du maçon (cantique 258)
Nul ne doit douter que Dieu a pris forme humaine (cantique 50), fol 74v
Sainte Marie, viens à notre aide (cantique 80), fol 104r
1281-84, Cantigas de Santa Maria, Florence, Bibliothèque nationale centrale, ms. B. R. 20 fol. 120v
Portement de Croix, fol 151v
Crucifixion, fol 152r
1300-10, Ramsey psalter, Morgan MS 302 fol 2v





Jugement particulier
Maître des Effigies Dominicaines, St Pierre et les apôtres, Vatican, Vat Barb.lat.3984 fol 3v
Pacino di Bonaguida, Martyre de St Barthélémy, MET
Florence, archivio di stato Codex 470 fol 1v
L’Ascension dans une initiale V
Saint Georges et le dragon
Saint Marc, fol 66v
Lévitique, fol 147v
Isaïe, fol 162v
Ezéchiel, fol 164v
Jean Pucelle, 1323-26, Bréviaire de Belleville BNF Latin 10483 fol 7r
Jean le Noir, 1350-80, Bréviaire de Charles V, BNF Latin 1052 fol 207r
Jean Pucelle, 1323-26, Bréviaire de Belleville BNF Latin 10483 fol 17v
Jean le Noir, 1350-80, Bréviaire de Charles V, BNF Latin 1052 fol 207r
St Siméon et St Jude, Jean Pucelle, 1323-26, Bréviaire de Belleville BNF Latin 10483, fol 364r
St Maurice, Jean le Noir, 1350-80, Bréviaire de Charles V, BNF Latin 1052, fol 513r
Saint Laurent, fol 282r
St Martin, fol 379v
Baptême du Christ, fol 259r
Saint Dominique, fol 272r
Saül menaçant David, fol 24v
Adoration des Anges et des Bergers, fol 242v
Siège de Tyr, 1250–75, Histoires d’Outremer par Guillaume de Tyr, BNF Fr 2630
Bataille d’ Antioche (1098), 1337, Roman de Godefroi de Bouillon et de Saladin, Maître de Fauvel, BNF Fr 22495 fol 43r
Bataille de la Surne, fol 205r
Bataille de Danablaise, fol 238v
Siège de Nicée (1097), fol 30r
Pierre l’Ermite au siège de Nish (1096), fol 16v
Maître de Giac, 1400-40, BNF FR 2662 fol 150v
1412-1415, MS M.804 fol. 110
Bataille de Neville’s-Cross, fol 109
Bataille de la Rochelle en 1372, fol 244
Allégorie des Vices et des Vertus
L’Injustice
Assaut d’une fortification, fol 18v
César combattant Juba, fol 43r
César dirigeant la construction d’un arc de Triomphe, 1325-25, Miscelllanées, Florence Riccardiana, Ricc. 1538 fol 2r
Le rêve de Dante, 1320-50, Divine Comédie, MS BL Egerton 943, f. 3r
Destruction de Troie, fol 18r
Reconstruction de Troie, fol 19v
1315-25, Vienne ONB Cod. 2571 fol 13v
1340-50, BNF FR 782 fol 14v
1315-25, Vienne ONB Cod. 2571 fol 45r
1340-50, BNF FR 782 fol 49r
1315-25, Vienne ONB Cod. 2571 fol 174v
1340-50, BNF FR 782, fol 189v
1315-25, Vienne ONB Cod. 2571 fol 31r
1340-50, BNF FR 782 fol 34r
1315-25, Vienne ONB Cod. 2571 fol 15v
1340-50, BNF FR 782 fol 17r
1315-25, Vienne ONB Cod. 2571 fol 36r
1340-50, BNF FR 782 fol 39r
Frontispice, fol 1r
Le baptême, fol 275r
Frontispice des décrétales de Grégoire IX avec glossa ordinaria, 1330-35 (Bologne), Morgan Library MS M.716, fol 1v
L’Illustratore, 1330-40 (Bologne), Frontispice du Justinianus, Cesena, Biblioteca Malatestiana ms. S.IV.1 fol 1r
1335-40 (Bologne), Frontispice du Justinianus, MS Lat 14343 fol 1
La demande de dot en cas de divorce, L’Illustratore, 1330-40 (Bologne), Justinianus, Cesena, Biblioteca Malatestiana ms. S.IV.1 fol 3r
L’Illustratore, 1330-40 (Bologne), Justinianus, Cesena, Biblioteca Malatestiana ms. S.IV.1 fol 12v
1300-59 (Bologne), Justinianus, Digesta cum glosa, BNF Latin 14340 fol 10v
Le testament des militaires, L’Illustratore (1330-40) Bologne, Justinianus, Cesena, Bilioteca Malatestiana ms. S.IV.2 fol 88v
Jean d’André enseignant, Maestro della Crocifissione D1330-40, (Bologne) , Novela Super Sexto BM Cambrai Ms 620 fol 173
Fol 6v
Fol 7r
Les pauvres expulsée de Sienne sont recueillis à Florence durant la famine de 1329,
Incident du col de Valdelsa en 1329, fol 70r
Fol 78v
Fol 79r
Fol 30r
Fol 35r
Dieu sépare le Jour et la Nuit (Génèse 1), fol 2v
Loth et ses filles sauvés des flammes (Génèse 19), fol 17v
Le sacrifice d’Isaac (Genèse 22), fol 18r
Bétuel confiant Rébecca à Eliézer (Génèse 24), fol 18v
Naissance d’Esaü et Jacob (Génèse 25), fol 19r
Isaac donnant se bénédiction à Jacob (Génèse 23), fol 19v
Le songe de Jacob à Béthel (Génèse 28), fol 20r
Les Frères de Joseph ensanglantant la tunique (Génèse 37), fol 24r
Juda et Bat-Shua (Génèse 38), fol 24v
Joseph et la femme de Putiphar, fol 26v
Joseph emprisonné, fol 27r
Joseph explique les songes du panetier et de l’échanson (Génèse 40), fol 28v
Joseph récompensé par Pharaon (Génèse 41), fol 30v
Myriam, Moïse et Aaron (Nombres 12), fol 90v
Nativité, fol 133v
Fuite en Egypte, fol 140v
Le Christ chassant les marchands du Temple, fol 158v
le Christ aux Limbes, fol 185r
fol 146r
fol 147v
fol 148r
Mise en Croix, fol 176r
Crucifixion, fol 177v
Marie supplie le centurion, fol 178v
Joseph d’Arimathie décloue le Christ, fol 180v
1300-10, Roman d’Alexandre, France du Nord, Berlin Kupferstichkabinett Ms. 78.C.1 fol. 66
1400-10, Weltchronik (Allemagne) Getty Ms. 33 (88.MP.70) fol 221
1285-90, Psautier de Lambert le Bègue, Université de Liège, MS 431 fol 12r
1300-10, Livre d’Heures, Liège, Walters Art Gallery W. 37, fol 115v
La Voie du Paradis

Queen Mary apocalypse, 1300-10, BL Royal MS XIX B XV ,Fol 37v
Queen Mary apocalypse, 1300-10, BL Royal MS XIX B XV, Fol 18v
Queen Mary apocalypse, 1300-10, BL Royal MS XIX B XV fol 22v
Apocalypse glosée, 1250, BNF MS Français 403 fol 15v
Apocalypse Morgan, 1255-60, Morgan Library MS M.524 fol. 7r
Le Lion donne les sept coupes aux anges des plaies ( Apo 15,5)
Saint Jean devant le proconsul, puis mené à Rome
Apocalypse Morgan, 1255-60, Morgan Library MS M.524 fol. 21r
Apocalypse glosée, 1250, BNF MS Français 403 fol 42r
Ouverture du Premier sceau, fol 7v
Ouverture du Sixième sceau, fol 10r
Apocalypse Getty , 1255–1260, Ms. Ludwig III 1 fol 5v
BL Add MS 35166, 1250-1300, fol 10v
Apocalypse Getty, 1255–1260, Ms. Ludwig III 1 fol 6r
BL Add MS 35166, 1250-1300, fol 7r
La septième coupe, Apocalypse Getty, 1255–1260, Ms. Ludwig III 1 fol 35r
Gog et Magog s’attaquant à la Cité Sainte, BL Add MS 35166, 1250-1300, fol 27r
Fol 2r
Fol 26v
Fol 18v
Fol 29r

Apocalypse de Cambrai, 1260, BM Cambrai MS 422 fol 24v
Apocalypse d’Abingdon, 1270-75, BL Additional MS 42555 fol 17v
Apocalypse de Cambrai, 1260, BM Cambrai MS 422 fol 47v
Apocalypse d’Abingdon, 1270-75, BL Additional MS 42555 fol 34v
Apocalypse de Cambrai, 1260, BM Cambrai MS 422 fol 47r
Apocalypse d’Abingdon, 1270-75, BL Additional MS 42555 fol 36v
Apocalypse de Cambrai, 1260, BM Cambrai MS 422 fol 85v
Apocalypse d’Abingdon, 1270-75, BL Additional MS 42555 fol 66v
Lambeth Apocalypse, 1260, Lambeth Palace Library, ms 209 fol 45v
Calvaire, Lambeth Apocalypse, 1260, Lambeth Palace Library, ms 209 fol 51v
Vers 1250, Amesbury Psalter, Oxford All Souls, MS 6 fol 5
1300-10, Gough psalter, Bodleian Library MS. Gough Liturg. 8 fol 61r
Troisième sceau, fol 5v
Quatrième sceau, fol 6r
Troisième sceau, fol 13v
Quatrième sceau, fol 14v
Lambeth Apocalypse, 1260, Lambeth Palace Library, ms 209 fol 1v
Apocalypse d’Abingdon, 1270-75, BL Additional MS 42555 fol 5v
Apocalypse Gulbenkian, 1265–70, Lisbonne, Musée Gulbenkian LA139 fol 38v
Apocalypse d’Abingdon, 1270-75, BL Additional MS 42555 fol 43r
Apocalypse Gulbenkian, 1265–70, Lisbonne, Musée Gulbenkian LA139 fol 23v
Apocalypse d’Abingdon, 1270-75, BL Additional MS 42555 fol 28r
Apocalypse Gulbenkian, 1265–70, Lisbonne, Musée Gulbenkian LA139 fol 30v
Apocalypse d’Abingdon, 1270-75, BL Additional MS 42555 35r
Apocalypse Gulbenkian, 1265–70, Lisbonne, Musée Gulbenkian LA139 fol 66v
Apocalypse d’Abingdon, 1270-75, BL Additional MS 42555 72r
Apocalypse Gulbenkian, 1265–70, Lisbonne, Musée Gulbenkian LA139 fol 22v
Apocalypse d’Abingdon, 1270-75, BL Additional MS 42555 fol 27r
Apocalypse Gulbenkian, 1265–70, Lisbonne, Musée Gulbenkian LA139 fol 16r
Apocalypse d’Abingdon, 1270-75, BL Additional MS 42555 fol 20r
Apocalypse Gulbenkian, 1265–70, Lisbonne, Musée Gulbenkian LA139 fol 34v
Apocalypse d’Abingdon, 1270-75, BL Additional MS 42555 39r
Apocalypse Gulbenkian, 1265–70, Lisbonne, Musée Gulbenkian LA139 fol 14r
Apocalypse d’Abingdon, 1270-75, BL Additional MS 42555 fol 18r
Apocalypse Gulbenkian, 1265–70, Lisbonne, Musée Gulbenkian LA139 fol 70r
Apocalypse d’Abingdon, 1270-75, BL Additional MS 42555, fol 75v
Apocalypse Gulbenkian, 1265–70, Lisbonne, Musée Gulbenkian LA139, fol 26r
Apocalypse d’Abingdon, 1270-75, BL Additional MS 42555 30v
Aigle, Fol 25v (détail)
Geai, Fol 26r (détail)
Apocalypse Gulbenkian, 1265–70, Lisbonne, Musée Gulbenkian LA139 fol 27r
Apocalypse d’Abingdon, 1270-75, BL Additional MS 42555 31v
Apocalypse Gulbenkian, 1265–70, Lisbonne, Musée Gulbenkian LA139 fol 64r
Apocalypse d’Abingdon, 1270-75, BL Additional MS 42555 fol 69v


fol 19v
fol 20r
Exode de Babylone, fol 60v
Martyre de St Jean, fol 1v
Cinquième trompette, 1313, Picardie, BNF Français 13096 fol 25r
Deuxième sceau, Apocalypse de Bohun, vers 1320, Oxford New College MS 65 fol 21
L’Armée des cieux, fol 69r
La Prostituée de Babylone, fol 56r
La Sixième trompette et la cavalerie des Bêtes, fol 28r (Apo 9,13-21)
Le trône de Dieu et la cour céleste (Apo 4,4-11), le Livre aux sept sceaux (Ap 5,1-5) fol 13r
Satan libéré puis vaincu, fol 74r
La Sixième coupe et les Rois de l’Est, Les rois devant les trois esprits impurs, fol 74r (Apo 16, 12-13)
La quatrième coupe versée sur le soleil, la cinquième sur le trône de la Bête, fol 49r
Cinquième trompette : les hommes tourmentés par les locustes (Apo 9, 5-7), fol 26r
Cinquième trompette : l’Armée des Locustes (Apo 9, 7-12), fol 27r
Adoration de l’Agneau au Mont Sion, fol 41r
Jugement dernier, fol 76r
Vers 1380, Der Wälsche Gast (Trèves), Morgan MS G.54 fol 12r
1400-25, Der Wälsche Gast, Berlin, Staatsbibliothek Ms. Ham. 675 (Sigle H), fol. 23v
La mort de l’ours
David et Goliath
La tour de Babel, 1400-10, Weltchronik (Regensburg), Getty Ms. 33 (88.MP.70) fol 13r
La bataille de Chodorlahomor, Abraham et Melchisédek, vers 1375, Weltchronik (Bavière), Münich, BSB Cgm 5 fol 33v
Abraham et Isaac, fol 40v
Josué arrêtant le soleil, fol 126v
Portement de Croix, fol 291v
Crucifixion, fol 292v
Janvier, fol 2v
Décembre, fol 13v
La Nativité, fol 145r
L’Annonciation, fol 326r
La Mort de la Vierge, fol 369r
La crucifixion, fol 245r
Trahison de Judas, fol 42v
Portement de Croix, fol 89v
Lamentation, fol 108v
Mise au tombeau, fol 126v
La Résurrection, fol 20




La Purification du Temple, fol 7
La Résurrection de Lazare, fol 8
Le Jugement Dernier, fol 29

Marie de Gueldre en Marie de l’Annonciation
L’Annonce aux Bergers, fol 52r
Saint Sébastien, fol 73r
Adam jeté en Enfer, fol 14r
La Vierge reçue par Dieu, fol 106v
Les hommes bons couronnées de fleurs et les mauvais d’épines, fol 9r
Moïse préparant l’arche d’alliance, fol 195v
Le mois de Mai et les Gémeaux, fol 7r
Joseph envoie du blé et des robes à son père Jacob, fol 103r
Jacob et sa maisonnée reviennent avec les vingt chars, fol 105r
Le char des Evangélistes, fol 103v
Piéta, fol 135r
L’apparition du Christ à sa mère, fol 44r
L’Annonciation entre John Beaufort et son épouse Margaret Beauchamp
Saint Georges et le dragon, Maître de Beaufort, 1405-25, Heures de Beaufort Beauchamp, BL Royal 2 A. XVIII, fol 5v
1420-25, Livre d’Heures (Pays-Bas du Nord), BL Add MS 50005 fol 45v
Vers 1350, Historienbibel, St. Gallen, Kantonsbibliothek, Vadianische Sammlung VadSlg Ms. 343d fol 40r e-codices
Le partage du manteau du Christ, fol 119v
La donatrice devant la madone, fol 155v
L’enfer, fol 149r
Les âmes des damnés punis en enfer, fol 150v
Saint Jacques
Saint Jean
Saint Christophe
Saint Thomas
Sainte Marthe
Saint Matthieu
Saint Ambroise
Saint Julien
Saint Alban
Epiphanie
Saint Hubert
Saint Pierre
Saint Adrien
Saint Michel
Saint Clément
Saint Paul Ermite
Saint Georges et le donateur devant la Madone, fol 12v
Annonciation, fol 13r
Saint Christophe, fol 118v
Fuite en Egypte, fol 53v
St Georges, fol 114v
Saint Jean Baptiste, fol 102v
Ruysbroeck et un copiste
Annonciation, fol 31r
David et le Seigneur, fol 116r
Saint Martin donnant la moitié de son manteau à un pauvre, fol 191v
La Mise au Tombeau, fol 51v
L’Office des morts, fol 204v
La Pentecôte, 1410-19, Livre d’heures de Jean sans peur, BNF ms. nouv. lat. 3055 fol 28v
La Madone entre Sainte Catherine et Sainte Agnès, 1400-10, Groupe Rouen, Carpentras, Bibliothèque Inguimbertine, MS 57 fol 55v IRHT
La Trahison de Judas, 1410-19, Livre d’heures de Jean sans peur, BNF ms. nouv. lat. 3055 fol 36v
Saint Sébastien, 1420-30, Morgan Library MS M.439 fol 27v
Jugement dernier, fol 130v
Fol 131r
La présentation au Temple, 1410-19, Livre d’heures de Jean sans peur, BNF ms. nouv. lat. 3055 fol 107v
Le Couronnement de Marie, fol 123v
Saint Jacques le Majeur, fol 183v
Nativité, fol 89v
Saint Christophe, fol 178v
La Trahison de Judas, fol 106v
Le Portement de Croix, fol 113v
Le Jugement dernier, fol 41v
La Flagellation, fol 111v
L’Homme de douleurs et les instruments de la Passion, fol 109v
L’Annonciation, fol 1v
Daniel Ryms devant le prophète Daniel, fol 168v.
Le Massacre des Innocents, Hofbibliothek Aschaffenburg Ms. 7 fol 130v
Le Meurtre de Thomas Beckett, 1420-30, Morgan MS M.46 fol. 25v
Le Jugement dernier, fol 56v
Bruxelles, KBR ms 10772 fol 13v
Bologne, BUB MS 1138 fol 25v
Annonciation, fol 50v
Trahison de Judas, fol 13v


Saint Georges et le dragon
Heures de Boucicaut
Le Saint traîné au Supplice
La Décapitation
Triptyque de la Mort de la Vierge (détail) Vers 1440, Esztergom Christian Museum, Hongrie
Portrait d’un chartreux, Petrus Christus, 1446, MET
Schlossmuseum, Gotha
Palacio reale, Madrid
Portrait d’homme avec une flèche

Portrait d’un homme âgé (PIUS JOACHIM), Maître du Portrait Mornauer (attr), vers 1475, Kunstmuseum, Bâle
Portrait d’un jeune homme anonyme


Le peintre et son épouse

Portrait d’un arbitre (Schiedsrichter)
Portrait d’une femme au perroquet
Saint Donatien, Musée des Beaux Arts de Tournai
Portrait de Jean de Carondelet, Nelson Atkins Museum of Art
Triptyque de Saint Juvénal, Masaccio, 23 avril 1422, Museo Masaccio, Cascia di Regello
Madone de Tarquinia, Filippo Lippi, 1437, Palazzo Barberini, Rome


Annonciation, Cima da Conegliano, 1495, Ermitage
Sceliphron Spirifex (Sphex ) Hill, J. A decade of curious insects. London. 1773


Giovanni di Ser Giovanni, 1420-50, Vierge à l’Enfant avec Saint Antoine Abbé, Saint Julien l’Hospitalier et un donateur, Courtauld Institute







Ecce Homo (Grande Passion), inversée
Ecce homo (volet du Retable de la Crucifixion) 

Portrait d’un jeune homme
Portrait d’un fiancé (peut-être Charles Quint)


Portrait d’un jeune homme
Homme habillé de noir, Joos van Cleve, 1525-35, Louvre (c) RMN photo Gérard Blot
1518, Kunsthaus, Zürich (photo Jean Louis Mazières)
1520-25, Kunsthistorisches Museum, Vienne
Gabriel von Eyb, Evêque d’Eichstätt, avec Saint Willibald et Sainte Walburge
Henri le Pieux, duc de Saxe
Henri le Pieux, Duc de Saxe et sa femme Katharina von Mecklenburg


L’électeur Auguste Ier de Saxe, vers 1590
Sainte Hélène portant la croix, Cincinnati Art Museum
Possiblement Marie-Madeleine, Walters Art Museum, Baltimore
Portrait d’une dame de la cour de Saxe
Judith avec la tête d’Holopherne (détail)
Judith et deux servantes

Le Martyre de Sainte Catherine
Jeune fille au myosotis (la princesse)
Les princesses Sibylle (née en 1515) Emilia (née en 1516) et Sidonia (née en 1518) de Saxe
Portrait d’une jeune femme
Portrait de Charles Quint
L’empereur Maximilien II, 1550
L’impératrice Marie d’Autriche, 1551

Anne d’Autriche, reine d’Espagne

Verrière du Calvaire (Volkreicher Kalvarienberg)
Crucifixion, Ci nous dist, vers 1380, Bruxelles KBR ms. II 7831 fol 31r



Franconie ou Souabe, 1440-50, Staedel Museum, Francfort
Maître de la Passion de Darmstadt, vers 1450, Musée régional de la Hesse, Darmstadt














Anonyme d’Orvieto, 14ème siècle, Musée des Beaux Arts, Lyon
Anonyme de Ferrare, 15ème, Museum of Art, Baltimore
Triptyque de la Crucifixion, Van der Weyden, 1443-45, Kunsthistorisches Museum, Vienne
Triptyque de la Déposition, Bon Larron, Robert Campin (inversé), 1415-20
Peintre franconien, 1465-85, Germanisches Nationalmuseum, Nüremberg
Calvaire avec donateurs , Maître de la Passion de Lyversberg (Cologne), 1485-90 Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique Bruxelles

Le Christ entre les Larrons
L’éponge au vinaigre
Le coup de lance
La Déposition





Giusto de Menabuoi, 1378, Baptistère, Padoue
Andreas Pavias, 1480-1500, National Gallery, Athènes

Theophanes le Crétois, 1545–46, Monastère de Stavronikita, Athos
Georges le Crétois, 1547, Monastère de Dyonisou, Athos
Emmanuel Lampardos, 1625-40, Ermitage, S.Peterbourg
Crucifixion, vers 1505 (baie 0),









Crucifixion (panneau droit du Grand diptyque Carrand)



Crucifixion, fol 152v
Mort du Christ, fol 153r
Crucifixion , fol 144r
Mort du Christ, fol 240r
Livre d’heures, 1422-25, Vienne, ONB Cod 1855 fol 282
Missel de saint Magloire, 1412-1425, Arsenal. Ms-623 fol 213Av
Crucifixion, fol 72
Déposition, fol 76 









Verrière de la Crucifixion (baie N° 11)
Petit Palais
Strasbourg (incendié en 1947)
Déposition, Memling, 1475-80, Galerie Doria Pamphili, Rome
Inversée
Pieter de Kempeneer (Pedro de Campaña), avant 1529 , Palais Sternberg, Prague
Pieter de Kempeneer (Pedro de Campaña), 1545, Louvre
Pieter de Kempeneer (Pedro de Campaña), vers 1560, Fundacion Cajasol, Séville
Déposition
Descente de Croix , f 156v
Crucifixion, fol 198v
Descente de Croix, fol 201v
Simon Marmion, 1485-90, Heures Huth, BL Add MS 38126 fol 39v
Maître de 1477, 1450-1500, Wallraf Richardz Museum, Cologne
Maître du retable Landauer, 1458-60, provenant de la Dominikanerinnenkirche St. Katharina, Germanisches Nationalmuseum, Nüremberg





Crucifixion (panneau extérieur de l’Aggsbacher Altar)
Jörg Breu l’Ancien, 1520, Germanisches nationalmuseum Nüremberg (Gm284)Jörg Breu l’Ancien, 1501
Jörg Breu l’Ancien, 1501
Crucifixion (détail)
Elévation de la Croix