Ce manuscrit exceptionnel expérimente dans ses marges la formule des collections d’objets en trompe l’oeil, qui deviendra un standard des enlumineurs flamands.
C’est seulement à partir de 1470 que l’enluminure ganto-bourgeoise (Bruges et Gand) va explorer et déployer le cadre dans toutes les directions. Ce chapitre d’introduction est un aperçu rapide sur les différents usages des bordures dans cette école.
Cet effet spectaculaire et théâtral est surtout connu par deux miniatures très célèbres des Heures de Marie de Bourgogne, qui montrent, en avant de la bordure, l’espace privé de la donatrice, avec elle et sans elle. Mais il en existe au moins un prototype, quelques années avant, dans les Heures de Charles de France.
Voici, à travers quelques manuscrits prestigieux, un florilège des différentes manières d’exploiter cette zone-tampon entre la page et l’image que constitue la bordure.
Ces bordures sont particulièrement irritantes, car on ne sait pas distinguer celles qui recèlent un message et celles qui sont purement décoratives : aussi les historiens d’art évitent en général d’en parler