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– Bestiaire

Le thème de la « musca depicta » a été beaucoup étudié. Cet article se focalise sur la préhistoire du motif, entre 1430-40 et 1480-1500. Il redonne la parole à ces premiers témoins, dans toute leur singularité. Et certains vont nous dire des choses assez différentes de ce qu’on entend d’habitude.

Pris isolément, le singe et le miroir sont chacun des symboles puissants et polysémiques, mais aussi deux emblèmes bien connus de l’imitation fidèle. Leur combinaison les réduit-elle à ce plus petit dénominateur, ou au contraire multiplie-t-elle leur portée symbolique! ?

Cet article tempère quelques interprétations trop faciles du singe au miroir à l’époque médiévale, et rectifie quelques confusions avec des thèmes connexes.

Où l’on découvre, en les analysant dans leur contexte, que certaines drôleries gothiques tiennent sur le singe au miroir un discours intelligible, et varié.

Les artistes commencent à donner au thème des significations variées, allant du simple emblème à des allégories plus personnelles et plus élaborées.

La figure du singe au miroir a perdu de son punch : elle se réfugie dans deux symboliques éprouvées, la Vue et l’Imitation. On note quelques nouveautés sans lendemain, puis la formule quitte les arts graphiques pour se réfugier dans les Fables.

A l’époque moderne, le singe au miroir oublie le passé et se réinvente dans des significations nouvelles.

Ce rare habitant des marges mérite un traitement spécial, de par la charge symbolique qu’il charrie. Il apparaît dans les manuscrits un bon siècle avant que les peintres ne s’avisent de les placer dans les tableaux.

L’intérêt de ce vieux couple, le chien et le perroquet, est qu’il se présente tantôt fortuitement, à l’occasion d’une rencontre involontaire ; tantôt délibérément : et c’est alors pour des raisons très variées. Car il n’existe aucune référence ancienne, ni dans l’histoire naturelle, ni dans les métaphores, ni dans les fables, qui établisse un lien entre les deux : chaque artiste réinventera donc leur appariement symbolique.

Il existe très peu d’exemples où le perroquet et le chien sont représentés seuls, ou sans interaction avec les humains.