Le carré magique pourrait constituer une sorte de légende, une grille de déchiffrement de l’ensemble.
En 1514 Dürer s’est imposé comme le spécialiste incontesté du thème de la Passion : la présence dans Melencolia I des clous, du marteau, de la tenaille et de l’échelle attire immanquablement une lecture christique.
Le fait que Melencolia I contienne certains instruments de la Passion est considéré par les commentateurs comme un point secondaire, voire même une coïncidence. La Messe de Saint Grégoire nous fournit la preuve du contraire.
Nous allons nous essayer à une dernière lecture selon le carré, celle que nous avons éludée jusqu’ici : la lecture chronologique, dans l’ordre des numéros de case.
Les ressources d’Internet donnent maintenant accès à de nouveaux rapprochements qui n’auraient pas été envisageables auparavant. Mis à part les chapitres de synthèse du début, les vues exposées dans cette étude sont donc largement originales.En voici la récapitulation
Avant d’ouvrir le chapitre de la signification philosophique de Melencolia I, il est indispensable de se familiariser avec un concept central du courant Néo-Platonicien qui imprègne toute la philosophie de l’époque, celui de l’Anima Mundi, l' »Ame du Monde ».
Ayant exercé notre oeil sur la Philosophia Naturalis, profitons de la persistance rétinienne pour jeter, sur Melancolia I, une tentative de regard platonicien : quels sont les objets pouvant représenter les quatre Eléments, et comment sont-ils disposés ?
On ne compte plus les tentatives pour expliquer la construction de la gravure par des tracés régulateurs. Nous allons céder ici aux tentations de la règle et des crayons de couleurs, pour mettre en évidence trois, et seulement trois, alignements remarquables.
Nous allons revenir sur le second alignement – celui où les références religieuses et autobiographiques semblent les plus marquées – et en approfondir l’analyse d’un oeil plus albrechtien, en évitant que le « soleil noir » ne nous masque le versant lumineux et intensément personnel de l’oeuvre.