Tout le monde connaît le truc des miroirs face à face, et tous les enfants se demandent ce qui se passe entre les deux quand il n’y a personne pour regarder.
De très rares peintres se sont senti suffisamment précis pour affronter cet effet d’optique : en revanche les photographes taquinent volontiers son vertige.
Il existe des portraits posthumes, mais pas de clichés posthumes : car la peinture autorise un décalage temporel entre le peintre et le modèle, que la photographie interdit. Il arrive que la photographie aide le peintre à se souvenir du modèle.
Comme dans tout tableau comportant un miroir, se pose la question « où est le peintre ».La réponse nécessite une analyse précise de cette perspective singulièrement tarabiscotée, et va nous entraîner dans des réflexion en abymes.
Jean Béraud a commis sur une vingtaine d’années une série de tableaux montrant une buveuse au café, que l’on peut considérer comme des variations autour du thème inauguré par Degas.