Dans les ateliers flamands du début du 15ème siècle se développe un style spécifique, dit pré-eckien, qui s’éloigne des idéalisations gothiques. C’est l’occasion d’un dernier tour de pistes des débordements, avant leur abandon définitif.
Cette Initiale I de la Génèse pose de nombreuses questions iconographiques, au premier rang desquelles le rapport entre les médaillons de la bordure et les scènes principales.
Dès le début du XVème siècle, des artistes de premier plan ont commencé à utiliser le cadre comme un objet graphique à part entière, pour une clientèle amatrice d’innovations.
Dans cette formule, la bordure comporte une série de médaillons enchâssées dans un motif floral. Toute la question est dans le rapport que ces images secondaires entretiennent vis-à-vis de l’image principale.
Cet artiste très original a réalisé un manuscrit d’exception, dont les bordures, par leur richesse et leur inventivité, constituent non pas des collections de fleurs, mais d’extraordinaires jardins.
Ce rare habitant des marges mérite un traitement spécial, de par la charge symbolique qu’il charrie. Il apparaît dans les manuscrits un bon siècle avant que les peintres ne s’avisent de les placer dans les tableaux.
Ce manuscrit exceptionnel expérimente dans ses marges la formule des collections d’objets en trompe l’oeil, qui deviendra un standard des enlumineurs flamands.
C’est seulement à partir de 1470 que l’enluminure ganto-bourgeoise (Bruges et Gand) va explorer et déployer le cadre dans toutes les directions. Ce chapitre d’introduction est un aperçu rapide sur les différents usages des bordures dans cette école.
Cet effet spectaculaire et théâtral est surtout connu par deux miniatures très célèbres des Heures de Marie de Bourgogne, qui montrent, en avant de la bordure, l’espace privé de la donatrice, avec elle et sans elle. Mais il en existe au moins un prototype, quelques années avant, dans les Heures de Charles de France.