Nous allons revenir sur le second alignement – celui où les références religieuses et autobiographiques semblent les plus marquées – et en approfondir l’analyse d’un oeil plus albrechtien, en évitant que le « soleil noir » ne nous masque le versant lumineux et intensément personnel de l’oeuvre.
Un troisième alignement, fortement lié à l’idée de rotation, relie deux objets ayant des connotations alchimiques fortes : le creuset et les clés.
Avant de revenir de manière détaillée à la gravure, nous allons prendre un peu de recul et présenter les idées générales qu’un esprit cultivé, tel que Dürer, pouvait avoir sur l’alchimie.
Puisque l’Oeuvre au Noir était notoirement connue comme pénible et décourageante, il serait logique que Dürer ait étendu à l’alchimie sa réflexion sur les différents aspects de la Mélancolie
Autant les études sur Melencolia I remplissent une bibliothèque, autant celles sur Saint Jérôme dans son étude tiennent sur les doigts de la main. Ce sont pourtant deux gravures jumelles, réalisées la même année 1514, et que Dürer vendait la plupart des cas par paire
Pour bien comprendre ce qui est véritablement exceptionnel dans le Saint Jérôme de 1514, il est nécessaire de prendre un epeu de recul pour passer en revue les gravures qui l’ont précédé : car pour ce coup de maître, Dürer n’en était pas à son coup d’essai.
Dans cette première lecture, nous allons proposer une interprétation « terre-à-terre », naïve, des objets de la gravure.
Grace à une reconstruction perspective, nous construisons une grille de lecture inédite, qui nous servira pour la suite.
Lorsqu’on pressent un sens qui se dérobe, il est facile d’invoquer l’ironie, à défaut d’une meilleure explication. Méfions-nous en, mais cherchons-la quand même.