Le thème du « train sous le pont » devrait statistiquement être aussi fréquent que le thème inverse. Or en peinture, le thème est rare, car il impose un point de vue peu naturel…
Hopper est un spécialiste des ponts vu de dessous : en voici deux exemples, un parisien et un new-yorkais, basés sur la même astuce de composition.
Le malentendu de « Soir Bleu », l’insatisfaction que sa contemplation procure, viennent du fait que tout nous pousse à l’interpréter comme une scène de genre… alors que c’est – peut être – tout autre chose…
« Hopper peint la profonde banalité d’un paysage suburbain avec les égards dignes d’une scène sacrée. » Edward Hopper, Entractes, Alain Cueff, Flammarion, 2012, p 151
Lorsqu’il l’acheva en 11 jours, à 77 ans, Hopper prétendit qu' »Incursion en philosophie » était son meilleur tableau. Peut-être simplement par esprit de contradiction, parce que Jo trouvait le thème trop osé et la jeune femme trop vulgaire.
Cette oeuvre ultra-célèbre est devenue illisible, comme une scène du crime piétinée par la foule. A supposer que crime il y ait…
Souvent les tableaux de Hopper vont par paires, reflétant les deux lieux entre lesquels il partageait sa vie, Cape Cod et New York.