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« Hopper peint la profonde banalité d’un paysage suburbain avec les égards dignes d’une scène sacrée. » Edward Hopper, Entractes, Alain Cueff, Flammarion, 2012, p 151

Lorsqu’il l’acheva en 11 jours, à 77 ans, Hopper prétendit qu' »Incursion en philosophie » était son meilleur tableau. Peut-être simplement par esprit de contradiction, parce que Jo trouvait le thème trop osé et la jeune femme trop vulgaire.

Cette oeuvre ultra-célèbre est devenue illisible, comme une scène du crime piétinée par la foule. A supposer que crime il y ait…

Souvent les tableaux de Hopper vont par paires, reflétant les deux lieux entre lesquels il partageait sa vie, Cape Cod et New York.

Quatre tableaux où Hopper s’amuse à tirer sur l’élastique du couple…

Le thème que nous allons suivre est celui du tissu ambigu : qui voile et qui dévoile en même temps.

Comme souvent chez Hopper, un titre anodin cache une indication de lecture : le sujet principal n’est pas la pièce vide, mais la lumière. En non pas celle d’un réverbère, mais du soleil.

A la toute fin du XVIème siècle, Caravage peint un jeune naïf pris en mains par une belle gitane. Tous les ingrédients qui, dans les années suivantes, feront le succès du thème, sont déjà là, magistralement mis en scène.

Vingt ans après Caravage, Vouet reprend le sujet en introduisant un troisième larron : une vieille gitane, qui va forcer le thème dans le sens des bohémiennes voleuses, et expliciter les enjeux d’argent et de sexe que Caravage s’était contenté de suggérer.

A l’extrême fin de la période caravagesque, Georges de la Tour nous donne du thème une interprétation des plus carrées.