Le crâne de cheval revêt, dans la peinture flamande, des significations diverses et souvent mal comprises. Petit catalogue d’exemples, avec un focus particulier pour les deux artistes qui ont exploité ce symbole avec le plus d’originalité : Bosch et Brueghel.
Dernière oeuvre réalisée par Brueghel l’Ancien, ce tableau énigmatique a fait l’objet de nombreuses études et d’interprétations aussi savantes que divergentes. Une approche nouvelle, la comparaison avec d’autres oeuvres de Brueghel, va nous permettre de simplifier la question.
Porte-bonheur profane, mais aussi emblème sulfureux des sorcières et des alchimistes, le crâne de cheval est à éviter dans les scènes religieuses. Lorsqu’on l’y trouve, il faut qu’il y ait une bonne raison…
Avant d’ouvrir le chapitre de la signification philosophique de Melencolia I, il est indispensable de se familiariser avec un concept central du courant Néo-Platonicien qui imprègne toute la philosophie de l’époque, celui de l’Anima Mundi, l' »Ame du Monde ».
Ayant exercé notre oeil sur la Philosophia Naturalis, profitons de la persistance rétinienne pour jeter, sur Melancolia I, une tentative de regard platonicien : quels sont les objets pouvant représenter les quatre Eléments, et comment sont-ils disposés ?
On ne compte plus les tentatives pour expliquer la construction de la gravure par des tracés régulateurs. Nous allons céder ici aux tentations de la règle et des crayons de couleurs, pour mettre en évidence trois, et seulement trois, alignements remarquables.
Nous allons revenir sur le second alignement – celui où les références religieuses et autobiographiques semblent les plus marquées – et en approfondir l’analyse d’un oeil plus albrechtien, en évitant que le « soleil noir » ne nous masque le versant lumineux et intensément personnel de l’oeuvre.
Un troisième alignement, fortement lié à l’idée de rotation, relie deux objets ayant des connotations alchimiques fortes : le creuset et les clés.
Avant de revenir de manière détaillée à la gravure, nous allons prendre un peu de recul et présenter les idées générales qu’un esprit cultivé, tel que Dürer, pouvait avoir sur l’alchimie.