La « Réunion dans un cabaret » nous montre un thème proche de celui de la « Diseuse de bonne aventure » : un jeune homme détroussé par une gitane, non plus en plein air, mais dans l’obscurité d’un bouge.
La version de 1625 de Nicolas Régnier nous propose, trente ans après l’introduction du thème à deux voix par Caravage, et en même temps que la version à quatre voix de Valentin, un autre quatuor particulièrement sophistiqué.
Nous avons jusqu’ici laissé dans l’ombre le dernier acteur de la scène : l’homme au plumet, dont l’oeil seul apparaît en pleine lumière et nous fixe avec intensité, comme pour nous prendre à témoin de ce qu’il nous faut voir maintenant : un premier retournement de situation.
A ce stade de l’analyse, il nous faut revenir au personnage principal que nous n’avons pas cessé d’appeler la « naïve ». Qui est véritablement la belle dame aux riches soieries ?
Maintenant que nous avons remis en place tous les éléments de la composition, prenons un peu de recul afin de comprendre le cheminement qui a pu amener Régnier à cette combinaison brillante.
A l’issue de cette analyse, récapitulons les étapes qui ont, en quelques années, abouti à des compositions aussi sophistiquées.
Le Diable ferait-il des incursions dans les Nativités sous la forme d’un bouc noir ? Une fresque de Giotto semble le suggérer…
Il existe néanmoins une tradition religieuse opposant les brebis aux boucs : mais celle-ci est extrêment rare dans l’iconographie.
Au terme de ce parcours parmi les brebis et les chèvres, revenons à Giotto, qui avait une raison bien personnelle d’en dessiner dans tous les coins…